Le journaliste aurait été mal encadré
AGENCE QMI | Si l’ombudsman de Radio-canada, Guy Gendron, ne remet pas en cause le travail du journaliste Louis-philippe Ouimet dans son reportage portant sur les allégations d’abus de pouvoir et de harcèlement psychologique à l’encontre de Gilbert Sicotte au Conservatoire d’art dramatique de Montréal, il déplore néanmoins que celui-ci ait été mal encadré.
Dans le rapport de sa révision, rendue publique hier, l’ombudsman fait état de négligence à l’endroit du travail du journaliste, malgré le fait qu’on ait fait appel à « une cellule spéciale constituée d’une demi-douzaine de cadres, afin d’assurer la supervision éditoriale de cette histoire qui s’annonçait controversée ».
« L’encadrement éditorial me semble avoir malheureusement failli au tout dernier moment, observe l’ombudsman, ce qui a faussé la perception de nombreux téléspectateurs quant aux motivations du journaliste, à la crédibilité du reportage et à l’intérêt public du sujet. »
REPORTAGE ÉCOURTÉ
À la dernière minute, on a demandé au reporter de réduire son topo d’une durée de 12 minutes à 8 minutes. « Dans la précipitation, il semble que personne n’ait eu le temps de prendre la mesure de ce qu’un passage malheureux et non essentiel au reportage (dans la nouvelle version écourtée) pourrait créer comme impression », note M. Gendron.
On fait ici référence au plan de coupe montrant en gros plan le visage dubitatif LouisPhlippe Ouimet, alors que Gilbert Sicotte répond à la question « maladroite » : « Au point de sacrer ? ». Cette séquence montée maladroitement donne l’impression que le journaliste s’indigne du fait que Gilbert Sicotte puisse sacrer, alors que l’idée de la question était de demander si le comédien sacrait après ses étudiants.
« Celle-là, on ne l’a pas vue, elle nous a échappé », a confié à M. Gendron un membre de l’équipe éditoriale de Radio-canada.
En plusieurs pages, l’ombudsman décortique la démarche journalistique amorcée dès le 19 août par Louis-philippe Ouimet. Selon lui, le sujet est d’intérêt public, puisqu’il « existe depuis 15 ans une loi contre le harcèlement psychologique au Québec, à laquelle le Conservatoire est soumis », et, de plus, à son avis, le reportage « a respecté les Normes et pratiques journalistiques de Radio-canada ».
Plus de 100 plaintes ont été adressées à la société d’état, reprochant un traitement exagéré de cette histoire.