Le Journal de Quebec

Voyage fou de 70 heures !

L’équipe canadienne arrive en Chine sans ses skis après un périple rocamboles­que

- Alain Bergeron l Abergeronj­dq

Vol reporté le jour suivant, quatre heures d’attente sur la piste, personnel d’aéroport embourbé dans la neige, bagages et skis perdus on ne sait où ; les sauteurs de l’équipe canadienne de ski acrobatiqu­e ont finalement abouti dans leur chambre d’hôtel 70 heures plus tard. Sans même promettre qu’ils participer­ont à la première Coupe du monde de samedi, en Chine!

« Ça fait du bien de trouver une bonne douche, un bon lit et un beau soleil », nous a avoué le skieur Olivier Rochon, qui nous appelé depuis la station Secret Garden en Chine, où sont prévues samedi et dimanche les deux premières épreuves de la saison.

4 HEURES DANS LA TEMPÊTE

Il était 9 h jeudi matin lorsque Rochon et l’équipe canadienne venaient de compléter en autocar les trois heures et demie de route depuis Pékin. Le périple rocamboles­que de l’équipe avait débuté lundi. Un voyage qui devait durer 15 heures depuis leur départ d’helsinki en a plutôt exigé plus de 70.

À cause d’un bris mécanique à l’avion qui devait relier Helsinki à Pékin, le 11 décembre, le vol a finalement été annulé par le transporte­ur aérien Finnair, après avoir tenu les 300 passagers dans l’inconnu durant cinq heures à l’aérogare. Conviés à revenir le lendemain, les skieurs canadiens ont alors été redirigés dans un vol vers Séoul qui a poireauté quatre heures sur la piste avant de décoller. Un retard pour l’embarqueme­nt des valises et la tempête de neige qui soufflait a embourbé l’aide mécanique utilisée pour déplacer l’appareil !

« Par la caméra de surveillan­ce située devant l’avion qui nous retransmet­tait l’image, on pouvait voir le type qui étendait de la terre devant les roues de son petit camion pour pouvoir avancer. Je me revoyais dans les grosses tempêtes au Québec en train d’essayer de sortir ma voiture d’un mur de neige ! », illustre Rochon.

ENTRAÎNEME­NTS ET BAGAGES PERDUS

Une connexion manquée pour le vol ultime entre Séoul et Pékin a finalement fait rater aux skieurs canadiens les deux premières des trois journées cruciales d’entraîneme­nt sur les tremplins avant la compétitio­n. Et surtout, ils ont vécu ce que tout voyageur redoute : aucun bagage n’a suivi, dont leurs biens les plus précieux que sont leurs skis.

« Si on n’a pas nos skis, il faudra peut-être emprunter des skis à d’autres compétiteu­rs, ce qui est la pire option parce que chaque skieur a des skis avec des mesures précises et personnell­es. Moi, je suis le seul à mettre les fixations sur mes skis à un endroit précis. Ça demanderai­t une très grosse adaptation pour moi si je devais compétitio­nner sur des skis qui ne sont pas les miens », expose l’athlète originaire de Gatineau, avec qui se trouvent également les Québécois Lewis Irving, Catrine Lavallée, Félix Cormier-boucher et l’ontarien Travis Gerrits.

LA FIS S’EN MÊLE

La Fédération internatio­nale de ski (FIS) est dans le coup pour retracer les équipement­s, d’autant plus que des équipes d’autres pays sont plongées dans la même situation, dont la Suisse.

Pour les vêtements personnels, Olivier Rochon et ses coéquipier­s avaient prévu le coup en s’assurant d’emporter un minimum.

« C’est comme au camping. Ça ne me dérange pas de porter le même “boxer” deux jours de suite ! »

 ?? PHOTO D’ARCHIVES, AFP ?? Après un voyage de 70 heures et leurs skis égarés, Olivier Rochon et l’équipe canadienne de sauts espèrent malgré tout participer à la première Coupe du monde de ski acrobatiqu­e en Chine, samedi et dimanche.
PHOTO D’ARCHIVES, AFP Après un voyage de 70 heures et leurs skis égarés, Olivier Rochon et l’équipe canadienne de sauts espèrent malgré tout participer à la première Coupe du monde de ski acrobatiqu­e en Chine, samedi et dimanche.
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