Le Journal de Quebec

Amende record pour du faux poulet bio

Trois propriétai­res devront payer 42 000 $ au total

- MARIE-ÈVE DUMONT

Les trois propriétai­res d’une ferme d’élevage de poulet de SaintApoll­inaire ont été condamnés à payer une amende record de 42 000 $ pour avoir utilisé le terme « biologique » sans être certifiés.

L’entreprise Poulet Fermier a vendu pendant un an et demi des produits en prétendant qu’ils étaient biologique­s alors que ce n’était plus le cas.

Il s’agit de l’amende la plus élevée imposée à une même entreprise au Québec pour avoir utilisé le terme « biologique » sans certificat­ion. Chaque propriétai­re a été condamné à payer 14 000 $.

« Poulet Fermier a mis fin à sa certificat­ion biologique le 27 mai 2013, il s’agit d’une décision d’affaires. Les [propriétai­res] sont donc pleinement conscients que la mention “biologique” ne peut désormais être utilisée d’une quelconque façon », a soutenu le juge Yannick Couture, de la Cour du Québec.

La ferme de la famille Thériault était surtout reconnue dans la région de Québec. Elle a fourni par le passé le réputé restaurant du Château Frontenac, mais elle a aussi vendu ses produits à Montréal, à Ottawa et dans la petite île française de Saint-pierre-et-miquelon.

L’inspectric­e du Conseil des appella- tions réservées et des termes valorisant­s (CARTV), qui veille à l’applicatio­n de la loi régissant la certificat­ion biologique, aurait demandé à plusieurs reprises aux propriétai­res de corriger le tir avant de se rendre au tribunal, lit-on dans la transcript­ion du jugement.

« ON A FAIT LES CORRECTIFS »

L’un des propriétai­res de la ferme, Michel Thériault, dénonce les façons de faire de l’organisme qui l’ont mené à se placer sous la protection de la Loi sur la faillite et l’insolvabil­ité et à vendre son entreprise.

« On a décidé de mettre un terme à la certificat­ion parce que c’était trop dispendieu­x, mais j’avais encore de l’inventaire et il me restait des grains bios. Les inspecteur­s ne sont jamais venus nous voir. Ils n’ont pas vu que nous avions caché le logo “biologique” avec des collants sur nos produits, on a fait les correctifs », laisse tomber M. Thériault.

Cette loi qui régit le bio est relativeme­nt jeune au Québec.

La majorité des dossiers se règlent avant de se rendre devant la Cour. Il ne s’agit que de la quatrième amende imposée par les tribunaux.

« Nous misons d’abord et avant tout sur l’informatio­n et la correction des non-conformité­s », explique la présidente-directrice générale du CARTC, Pascale Tremblay.

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