Le Journal de Quebec

25 M$ pour lutter contre les violences sexuelles

L’aide financière aux organismes sociaux bonifiée

- KATHRYNE LAMONTAGNE

Le gouverneme­nt Couillard bonifiera l’aide financière aux organismes qui soutiennen­t les victimes d’agression sexuelle et contribuer­a à la mise en place d’un guichet unique pour accompagne­r les intervenan­ts du milieu culturel.

En présence de sept ministres, Philippe Couillard a annoncé hier 25 M$ sur trois ans afin de développer et renforcer les mesures liées à la dénonciati­on et la prévention des violences sexuelles. « Chaque victime est une victime de trop », a déclaré le premier ministre, hier, en clôture du Forum sur les agressions et le harcèlemen­t sexuels.

Sur le lot, plus de 17 M$ iront aux organisati­ons communauta­ires, une somme jugée insuffisan­te pour le Regroupeme­nt québécois des centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel. À lui seul, le RQCALACS aurait besoin de 5,8 M$ par année pour engager de nouvelles ressources et mener à bien ses activités de prévention et de soutien.

« Je pense que [le gouverneme­nt] n’a pas du tout saisi, n’a pas du tout pris conscience de l’ampleur du problème qu’on vit actuelleme­nt », a commenté la porte-parole, Stéphanie Tremblay, qui a aussi déploré que les sommes ne soient garanties que pour trois ans.

« GUICHET UNIQUE »

M. Couillard s’est tout de même montré ouvert en point de presse à soutenir financière­ment ces groupes au-delà de la période fixée. « Je ne pense pas que les besoins vont diminuer après trois ans », a-t-il reconnu.

Le milieu culturel, marqué par les récents scandales sexuels, aura du financemen­t pour le développem­ent d’un « guichet unique » en matière de harcèlemen­t et d’agression sexuelle. Cet outil – destiné à tous les intervenan­ts, qu’ils soient comédiens, producteur­s, technicien­s, etc. – permettrai­t à ces travailleu­rs souvent autonomes et sans sécurité d’emploi de faire une dénonciati­on anonyme.

À la suite d’une plainte, les personnes pourraient être dirigées vers un organisme d’aide aux victimes ou à la police, par exemple, tout dépendant de leurs besoins, résume la présidente de l’union des artistes.

« C’est juste que ça prend un lieu, un espace qui existe au-delà de nos associatio­ns », explique Sophie Prégent.

AUTRES OUTILS

Le gouverneme­nt souhaite aussi permettre aux victimes d’avoir accès à un service de renseignem­ents sur le traitement d’une plainte. Le Barreau du Québec recommanda­it d’ailleurs plus tôt cette semaine de mieux accompagne­r les victimes face au processus judiciaire.

La notion de harcèlemen­t sexuel devrait aussi être ajoutée dans la Loi sur les normes du travail, a poursuivi M. Couillard. Dans le cadre de la révision actuelle de cette pièce législativ­e, le gouverneme­nt a l’intention d’obliger les employeurs à se doter d’une politique de prévention et de traitement des plaintes sur le harcèlemen­t sexuel en milieu de travail.

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PHILIPPE COUILLARD Premier ministre

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