25 M$ pour lutter contre les violences sexuelles
L’aide financière aux organismes sociaux bonifiée
Le gouvernement Couillard bonifiera l’aide financière aux organismes qui soutiennent les victimes d’agression sexuelle et contribuera à la mise en place d’un guichet unique pour accompagner les intervenants du milieu culturel.
En présence de sept ministres, Philippe Couillard a annoncé hier 25 M$ sur trois ans afin de développer et renforcer les mesures liées à la dénonciation et la prévention des violences sexuelles. « Chaque victime est une victime de trop », a déclaré le premier ministre, hier, en clôture du Forum sur les agressions et le harcèlement sexuels.
Sur le lot, plus de 17 M$ iront aux organisations communautaires, une somme jugée insuffisante pour le Regroupement québécois des centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel. À lui seul, le RQCALACS aurait besoin de 5,8 M$ par année pour engager de nouvelles ressources et mener à bien ses activités de prévention et de soutien.
« Je pense que [le gouvernement] n’a pas du tout saisi, n’a pas du tout pris conscience de l’ampleur du problème qu’on vit actuellement », a commenté la porte-parole, Stéphanie Tremblay, qui a aussi déploré que les sommes ne soient garanties que pour trois ans.
« GUICHET UNIQUE »
M. Couillard s’est tout de même montré ouvert en point de presse à soutenir financièrement ces groupes au-delà de la période fixée. « Je ne pense pas que les besoins vont diminuer après trois ans », a-t-il reconnu.
Le milieu culturel, marqué par les récents scandales sexuels, aura du financement pour le développement d’un « guichet unique » en matière de harcèlement et d’agression sexuelle. Cet outil – destiné à tous les intervenants, qu’ils soient comédiens, producteurs, techniciens, etc. – permettrait à ces travailleurs souvent autonomes et sans sécurité d’emploi de faire une dénonciation anonyme.
À la suite d’une plainte, les personnes pourraient être dirigées vers un organisme d’aide aux victimes ou à la police, par exemple, tout dépendant de leurs besoins, résume la présidente de l’union des artistes.
« C’est juste que ça prend un lieu, un espace qui existe au-delà de nos associations », explique Sophie Prégent.
AUTRES OUTILS
Le gouvernement souhaite aussi permettre aux victimes d’avoir accès à un service de renseignements sur le traitement d’une plainte. Le Barreau du Québec recommandait d’ailleurs plus tôt cette semaine de mieux accompagner les victimes face au processus judiciaire.
La notion de harcèlement sexuel devrait aussi être ajoutée dans la Loi sur les normes du travail, a poursuivi M. Couillard. Dans le cadre de la révision actuelle de cette pièce législative, le gouvernement a l’intention d’obliger les employeurs à se doter d’une politique de prévention et de traitement des plaintes sur le harcèlement sexuel en milieu de travail.