Choc pour le monde du canot à glace
Daniel Malenfant était un habitué du sport nautique
Le décès d’un expérimenté canotier, mercredi, lors d’une sortie en canot à glace sur le fleuve SaintLaurent a provoqué une onde de choc dans la petite communauté du sport nautique, où tout le monde connaissait Daniel Malenfant, 39 ans.
La victime pratiquait le canot à glace depuis plusieurs années et était aussi le président du Club de bateau dragon de la Capitale durant la saison estivale. Navigateur chevronné, Daniel Malenfant était bien connu dans le petit monde du canot à glace, sous le choc au lendemain du triste incident.
« Tout le monde le connaissait. Ce sera un gros coup pour le circuit québécois parce qu’on est une petite communauté tissée très serrée », raconte Éric Bolduc, coureur expérimenté.
Sans vouloir trop s’avancer sur les circonstances de l’accident, M. Bolduc rappelle que la pratique du sport comporte sa part de risque et que, malheureusement, Daniel Malenfant en aura été victime. « C’est un sport extrême même si on fait tout pour assurer la sécurité. Comme dans n’importe quoi, on n’est pas à l’abri de tous les risques », souligne le coureur.
TENTATIVE ULTIME
De son côté, la directrice générale de l’association, Catherine Paquin, croit que le coureur aurait pu périr en tentant de rejoindre la radio à l’intérieur du bateau. Les quatre personnes qui accompagnaient M. Malenfant ont pu atteindre le rivage, pendant que la victime a passé plus de 30 minutes dans les eaux glacées du fleuve.
« Ce que j’ai compris, c’est que Daniel a voulu récupérer le VHF, la radio marine. Je le connais bien et je sais qu’il allait tout faire pour sauver son monde. La sécurité l’a tué quelque part parce qu’il a perdu du précieux temps sur le bateau qui coulait », confie Mme Paquin, qui souhaite organiser un défilé de canots sur le fleuve en l’honneur de la victime avant le début de la saison.
« C’est un vrai joyeux luron, toujours partant pour tout. Un vrai bon gars. Il va falloir faire quelque chose en sa mémoire », soupire son amie.
SURVIVANT SOUS LE CHOC
Un des quatre survivants qui accompagnait Daniel Malenfant lors de cette funeste sortie a confié à Radio-canada avoir frôlé la mort. Olivier Hubert-benoit est parvenu à atteindre la rive à la nage, terminant pieds nus, après plus de 20 minutes dans l’eau. Ne sentant plus ses jambes ni ses bras en raison de la température de l’eau, il a continué à se battre contre les flots en pensant à ses trois enfants.
Le miraculé se dit toutefois peiné pour son ami qui ne s’est jamais éloigné du bateau qui coulait. Il ne comprend toujours pas pourquoi la victime n’a pas nagé. « L’eau est rentrée, le canot a coulé et on a entamé une nage. Je croyais que tout le monde l’avait fait, mais Daniel n’a pas pris la nage comme option », racontait M. Hubert-benoit, envahi par l’émotion.