Le sexe enfin à l’école
La bonne nouvelle ? Les commissions scolaires vont enfin offrir de l’éducation sexuelle dans toutes les écoles du Québec, à tous les niveaux, dès septembre. La mauvaise ? Au lieu de créer un vrai cours, le gouvernement va « saupoudrer » la matière dans la grille horaire.
« Des activités insérées dans le parcours de l’enfant », a dit le ministre.
Un peu de sexualité en maths, en éducation physique, en français, etc. Une matière archi complexe sera donnée à temps partiel par des profs qui ont leur matière à transmettre et qui n’ont pas été formés pour cela.
Aujourd’hui, les jeunes regardent assez de porno, ils ont une bonne idée des aspects techniques du sexe. C’est l’invisible qui leur échappe. La santé, les émotions, la violence, le consentement, le respect, les peurs, l’estime de soi, la vie amoureuse. Ben oui, il y a encore des kétaines comme moi qui font un lien entre sexe et amour.
PAS UN SUJET COMME LES AUTRES
On n’enseigne pas la sexualité humaine comme on enseigne les maths ou l’histoire. J’imagine la tâche d’un prof qui normalement enseigne le français dans une école multiethnique et qui devra parler de sexualité à des enfants du Bangladesh. Je comprends les réticences des enseignants.
Dans un monde parfait, de vrais cours seraient donnés par des sexologues.
Mais c’est mieux que rien. Et puis, le saupoudrage, on connaît ça au Québec.
Y aura-t-il un tollé chez les parents plus conservateurs, comme ce fut le cas en Ontario quand la province a mis les cours d’éducation sexuelle à la grille des matières ? Sans doute, mais la méthode du saupoudrage a ceci de bon : on ne peut pas retirer son enfant de tous les cours.
Mais je plains les enseignants qui seront pris avec cette patate chaude.