Le Journal de Quebec

Labeaume et Rochette admettent leurs torts

Explosion des coûts de la future centrale de police

- JEAN-LUC LAVALLÉE

L’explosion des coûts de la future centrale de police de Lebourgneu­f s’explique par une série d’erreurs dans la planificat­ion du projet, un manque de communicat­ion et des « ajustement­s » aux besoins des policiers en cours de route.

À l’origine, en 2013, le projet de nouvelle centrale avait été évalué à 85 M$, une estimation qui avait fait bondir le maire Régis Labeaume. « Le 85 millions $, il nous est rentré de travers », a-t-il raconté lors d’un comité plénier hier.

Son administra­tion a forcé la note un peu trop, convient-il, pour tenter de ramener la facture à 40 M$. « On a eu une réaction exagérée et on a décidé que nous autres, on allait couper les coûts parce qu’on avait l’impression que la police mettait du chrome. On ne s’est pas parlé, puis on a décidé de faire la job nous autres. Ce qu’on n’a pas fait, c’est de tenir compte des particular­ités propres à un service de police et à une cour de justice », a-t-il admis. Lundi, on apprenait que la facture atteignait désormais 72 M$.

« INTERPRÉTA­TION » DES BESOINS

Questionné par le chef de l’opposition Jean-françois Gosselin, le directeur du Service de la gestion des immeubles de la Ville de Québec Jean Rochette a également reconnu que son équipe avait sa part de responsabi­lité.

« Il y avait une volonté de chercher le prix plancher pour faire une centrale de police. Et nous, on a fait des coupures assez importante­s, on a fait une interpréta­tion des besoins et on n’a pas fait ça en consul- tation », a répondu M. Rochette.

Le coût du projet révisé à la baisse n’était cependant pas de 40 M$, mais bien de 50 M$, a-t-il insisté. « C’est une erreur [...] En fait, on a donné le coût de constructi­on plutôt que le coût de projet. »

La hausse subséquent­e de 22 M$ s’explique par des ajustement­s aux besoins (36 %), la hausse de la superficie du projet (20 %), les enjeux additionne­ls liés à la sécurité de la cour municipale (11 %), les sols contaminés (7 %) puis d’autres frais divers (26 %), a-t-il énuméré.

Le maire n’a pas exclu que la facture de 72 M$ grimpe encore s’il devait faire le « choix politique » d’ajouter un stationnem­ent couvert pour les patrouille­urs, à la demande du chef de police.

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Le directeur du Service de la gestion des immeubles de la Ville de Québec Jean Rochette a reconnu hier que son équipe avait sa part de responsabi­lité. PHOTO D’ARCHIVES, JEAN-FRANÇOIS DESGAGNÉS

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