Le Journal de Quebec

Les frênes auront tous disparu dans 20 ans à Québec

- JEAN-LUC LAVALLÉE

L’agrile du frêne, ce tueur d’arbres sans pitié, réussira à faire tomber tous les frênes de la capitale d’ici 15 ou 20 ans, prédit le directeur de la division Foresterie urbaine et horticultu­re à la Ville de Québec.

Ses pronostics sont extrêmemen­t sombres. Les frênes sont tous condamnés, a annoncé Michel Légaré aux élus municipaux lors d’un plénier à l’hôtel de ville hier. Son verdict est sans appel. « À terme, il n’y en aura plus. »

On recense 13 000 frênes sur les terrains de la Ville et 26 000 sur les terrains privés à Québec. Sans compter tous ceux que l’on retrouve dans les boisés et les parcs.

L’insecte ravageur venu d’asie – qui s’est probableme­nt faufilé dans le bois de chauffage venu d’ailleurs – a fait ses premières victimes dans le quartier Montcalm en 2017 et a forcé l’abattage de dizaines d’arbres.

AUCUN TRAITEMENT

Au mieux, la Ville de Québec espère ralentir la progressio­n de l’infestatio­n et « étaler la lutte sur 15 ou 20 ans », à moins qu’un produit miracle voie le jour pour éradiquer l’insecte. À l’heure actuelle, il n’y a aucun traitement qui permet de venir à bout de l’agrile efficaceme­nt.

Seul un coûteux vaccin permet de freiner sa progressio­n sur 10 ou 12 ans. La Ville prévoit injecter 3500 arbres sur le domaine public et mettra sur pied un programme d’aide financière pour ses résidents, tant pour l’injection du biopestici­de que pour l’abattage, la dispositio­n du bois et la plantation de nouveaux arbres.

Une somme de 700000 $ sera consacrée à la lutte contre l’agrile du frêne en 2018. Les budgets seront « en croissance » dans les prochaines années. D’ici 15 ou 20 ans, Michel Légaré évalue qu’il en coûtera environ 20 millions $. « Ça va être très onéreux. »

UN ARBRE SUR QUATRE DANS LIMOILOU

« On va injecter à peu près 25 % de nos arbres. Ça prolonge la durée de vie des arbres, ça nous permet de maintenir une canopée qui a plein de bienfaits pour les gens. L’objectif, c’est de contrôler pour étaler la mortalité », a expliqué M. Légaré.

« Dans Limoilou, un arbre sur quatre est un frêne en alignement de rues. Vous vous imaginez ce que ça va donner si on décide de tous les abattre ? On ne veut pas ça. L’idée d’injecter, c’est de maintenir les arbres, on en coupe quelques-uns, on replante tout de suite puis on va revenir plus tard. »

Le spécialist­e déposera un plan d’action détaillé au printemps.

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