Bannon dans la mire des républicains
WASHINGTON | (AFP) Les républicains ont rapidement tenté d’exploiter la spectaculaire défaite sénatoriale dans l’alabama pour donner l’estocade à Steve Bannon, confident et ex-conseiller de Donald Trump en guerre ouverte avec l’establishment du parti. Mais l’homme n’est pas facilement dissuadé.
Des couloirs du Congrès aux plateaux de télévision, les républicains ont ouvert le feu sur le patron du site Breitbart pour avoir soutenu et porté le candidat Roy Moore dès la primaire, un personnage si controversé qu’il a fait perdre au parti un siège considéré comme imprenable.
EN MISSION
Steve Bannon ne travaille plus depuis l’été dernier à la Maison-blanche, mais continue de parler au président, alors même qu’il s’est donné comme mission de remplacer tous les sénateurs républicains sortants par des candidats adhérant à 100 % au trumpisme.
« J’espère » qu’il arrêtera la politique, « mais je ne pense pas qu’il le fera », a dit le sénateur de l’alabama Richard Shelby, qui a voté pour un autre candidat que Roy Moore mardi. Steve Bannon est « un militant qui défend certaines idées, mais il ne représente ni moi, ni les républicains traditionnels ».
À 64 ans, l’ancien stratège de Donald Trump est l’un des hommes les plus influents des États-unis sans jamais avoir été élu. Décrit comme un iconoclaste brillant, il a rejoint l’équipe de campagne de Donald Trump en pleine crise quelques mois avant l’élection de novembre 2016, forgeant avec le candidat son message de « l’amérique d’abord ».
« IVROGNE DÉBRAILLÉ »
Il « ressemble à un ivrogne débraillé qui s’est égaré sur l’échiquier politique », a grincé Peter King, élu républicain de New York. « La politique n’a pas besoin de ce genre de personnes ».
« Non seulement Steve Bannon nous a coûté un siège précieux au Sénat, dans l’un des États les plus républicains du pays, mais il a aussi empêtré le président des États-unis dans ce fiasco », a estimé le « Grand Old Party ».
Roy Moore a battu à la primaire le candidat préféré de l’establishment, Luther Strange. Peu après, il a été accusé d’attouchements sur deux mineures il y a plusieurs décennies.
Contre vents et marées, alors que la quasi-totalité du parti l’a abandonné, Steve Bannon l’a soutenu, faisant campagne pour lui... et rejoint par Donald Trump lui-même.