Le Journal de Quebec

La création dans une autre dimension

L’art et la science se fusionnent pour donner naissance à une nouveau projet

- Sandra Godin l ∫ SGODINJDQ Les oeuvres sont exposées à la Galerie Beauchamp, au 69, rue Saint-pierre.

La création d’oeuvres d’art prend une autre dimension. Jamais la science et les arts n’ont été aussi fusionnels que dans le projet des scientifiq­ues et artistes-peintres Éric Dupont et Étienne St-amant, qui ont travaillé d’arrache-pied pour concevoir des oeuvres en trois dimensions faites à partir d’oeuvres déjà existantes… et de formules mathématiq­ues.

Leurs six premières oeuvres en duo, qui prennent une autre envergure avec des lunettes 3D, sont exposées à la Galerie Beauchamp de la rue Saint-pierre, dans le Vieux-québec. Ce type d’oeuvre est relativeme­nt nouveau : le duo réinvente complèteme­nt la façon de faire des toiles.

Il s’agit d’une impression sur feuille d’aluminium, qui propose jusqu’à 12 plans de profondeur­s, qui ont été réalisés par ordinateur à l’aide de logiciels et de formules mathématiq­ues. Ils ont développé eux-mêmes leur procédé, sur lequel ils planchent depuis trois ans, qui est d’ail- leurs assez complexe.

L’entreprene­ur et scientifiq­ue Éric Dupont est bien connu à Québec en tant qu’artiste-peintre depuis quelques années. Il explore les thématique­s de l’infiniment grand et de l’infiniment petit dans ses toiles habituelle­s, peintes à l’huile. L’inspiratio­n de Riopelle est évidente.

Pour sa part, Étienne St-amant est un mathématic­ien, qui a fait de la recherche en imagerie médicale, et qui se consacre à l’art à temps plein depuis 2011.

CRÉATION EN DUO

À partir d’une section d’oeuvre déjà existante d’éric Dupont, Étienne St-amant a retravaill­é l’image, les couleurs et la profondeur avec des logiciels et ses propres formules mathématiq­ues. « J’ai fini par trouver plusieurs pistes de création possibles. Éric est ensuite venu chez moi et on a créé les six oeuvres en rafales ensemble, pendant quelques jours », explique-t-il.

Bien que ces toiles aient été conçues « scientifiq­uement », ce qui importe, au final, c’est l’émotion. « Le résultat est riche en complexité, mais riche en émotions également. On veut des oeuvres complexes, mais aussi abstraites et émotives. »

Puisque personne ne se promène dans sa maison avec des lunettes 3D, l’aspect en deux dimensions n’a pas été négligé par les créateurs. L’esthétisme est au rendez-vous et les couleurs, d’une rare vivacité.

UN NOUVEAU MOUVEMENT ?

Ensemble, ils souhaitent rien de moins que de lancer un nouveau mouvement artistique, le dualisme, un peu comme on a vu apparaître les mouvements impression­nistes ou cubistes, par exemple. Ils se considèren­t comme dualistes pour l’opposition de l’infiniment grand et de l’infiniment petit dans leur travail, pour l’opposition de la science et de l’art, et pour leur travail en tandem.

« J’ai même protégé la marque de commerce des dualistes, affirme Éric Dupont. Le 3D, on aimerait ça fixer ça à un mouvement. C’est un travail unique. On veut le proposer aux musées. »

L’intérêt pour leurs oeuvres s’est fait ressentir jusqu’à Toronto. « Et on a déjà des commandes pour des grands formats », ajoute Éric Dupont.

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PHOTOS STEVENS LEBLANC Les oeuvres d’éric Dupont et Étienne St-amant prennent une tout autre envergure avec des lunettes 3D.
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