La création dans une autre dimension
L’art et la science se fusionnent pour donner naissance à une nouveau projet
La création d’oeuvres d’art prend une autre dimension. Jamais la science et les arts n’ont été aussi fusionnels que dans le projet des scientifiques et artistes-peintres Éric Dupont et Étienne St-amant, qui ont travaillé d’arrache-pied pour concevoir des oeuvres en trois dimensions faites à partir d’oeuvres déjà existantes… et de formules mathématiques.
Leurs six premières oeuvres en duo, qui prennent une autre envergure avec des lunettes 3D, sont exposées à la Galerie Beauchamp de la rue Saint-pierre, dans le Vieux-québec. Ce type d’oeuvre est relativement nouveau : le duo réinvente complètement la façon de faire des toiles.
Il s’agit d’une impression sur feuille d’aluminium, qui propose jusqu’à 12 plans de profondeurs, qui ont été réalisés par ordinateur à l’aide de logiciels et de formules mathématiques. Ils ont développé eux-mêmes leur procédé, sur lequel ils planchent depuis trois ans, qui est d’ail- leurs assez complexe.
L’entrepreneur et scientifique Éric Dupont est bien connu à Québec en tant qu’artiste-peintre depuis quelques années. Il explore les thématiques de l’infiniment grand et de l’infiniment petit dans ses toiles habituelles, peintes à l’huile. L’inspiration de Riopelle est évidente.
Pour sa part, Étienne St-amant est un mathématicien, qui a fait de la recherche en imagerie médicale, et qui se consacre à l’art à temps plein depuis 2011.
CRÉATION EN DUO
À partir d’une section d’oeuvre déjà existante d’éric Dupont, Étienne St-amant a retravaillé l’image, les couleurs et la profondeur avec des logiciels et ses propres formules mathématiques. « J’ai fini par trouver plusieurs pistes de création possibles. Éric est ensuite venu chez moi et on a créé les six oeuvres en rafales ensemble, pendant quelques jours », explique-t-il.
Bien que ces toiles aient été conçues « scientifiquement », ce qui importe, au final, c’est l’émotion. « Le résultat est riche en complexité, mais riche en émotions également. On veut des oeuvres complexes, mais aussi abstraites et émotives. »
Puisque personne ne se promène dans sa maison avec des lunettes 3D, l’aspect en deux dimensions n’a pas été négligé par les créateurs. L’esthétisme est au rendez-vous et les couleurs, d’une rare vivacité.
UN NOUVEAU MOUVEMENT ?
Ensemble, ils souhaitent rien de moins que de lancer un nouveau mouvement artistique, le dualisme, un peu comme on a vu apparaître les mouvements impressionnistes ou cubistes, par exemple. Ils se considèrent comme dualistes pour l’opposition de l’infiniment grand et de l’infiniment petit dans leur travail, pour l’opposition de la science et de l’art, et pour leur travail en tandem.
« J’ai même protégé la marque de commerce des dualistes, affirme Éric Dupont. Le 3D, on aimerait ça fixer ça à un mouvement. C’est un travail unique. On veut le proposer aux musées. »
L’intérêt pour leurs oeuvres s’est fait ressentir jusqu’à Toronto. « Et on a déjà des commandes pour des grands formats », ajoute Éric Dupont.