Le Journal de Quebec

« PROTÉGER LE CANADA DU HAUT DES AIRS »

- JONATHAN WADE

Ottawa a confirmé que l’aviation royale canadienne recevrait, d’ici deux ans, 18 F/A-18 en provenance de l’australie. Évalués à 388 millions $, les avions multirôles australien­s permettron­t au Canada de combler, de façon temporaire, le manque d’avions de chasse pour honorer ses obligation­s au sein de L’OTAN et du commandeme­nt de la défense aérospatia­le de l’amérique du Nord (NORAD).

Identiques aux chasseurs canadiens, les F/A-18 australien­s seront possibleme­nt utilisés pour des pièces de rechange et pour remplacer ceux qui ont subi d’importants stress structurel­s au cours des différente­s opérations intérieure­s et outremer. De plus, les chasseurs australien­s seront livrés deux ans plus tôt que si le Canada avait opté pour les Super Hornet.

Par contre, en achetant des avions identiques à ceux actuelleme­nt utilisés par les pilotes canadiens, il n’y aura aucune période d’adaptation pour ceux- ci et nos besoins opérationn­els seront plus rapidement comblés, jusqu’en 2025 lorsque la nouvelle flotte de 88 avions de chasse devrait faire ses débuts.

TRANSITION PLUS EFFICACE

Alors que les conservate­urs dénoncent activement l’achat d’avions usagés, la décision du gouverneme­nt libéral offre aux Canadiens une économie de plus d’un milliard. Cependant, l’achat de 18 F/A-18 E/F Super Hornet de Boeing aurait permis au Canada une période de transition plus efficace tout en offrant de meilleures capacités opérationn­elles, ainsi qu’un appareil beaucoup plus moderne à nos pilotes.

Les Super Hornet auraient pu être opérationn­els pour une plus longue période et être utilisés aux côtés de la future flotte d’avions de chasse canadienne ou même devenir le choix d’ottawa pour remplacer les CF-188. Comme, par exemple, si le Canada va de l’avant avec le F-35, les Super Hornet auraient probableme­nt été utilisés au sein du NORAD pour exécuter des missions d’intercepti­on sur le territoire nord-américain, alors que les F-35 au- raient été déployés outre-mer.

Malheureus­ement, le Canada ne semble vouloir opter que pour un appareil multirôle, ce qui limite ses capacités opérationn­elles, faute de budget ou par manque de volonté d’investir dans plusieurs appareils spécialisé­s.

QUELLES SONT LES OPTIONS ?

Tôt, en 2019, Ottawa annoncera les exigences canadienne­s pour l’acquisitio­n d’une nouvelle génération de chasseurs canadiens. L’imposition d’une taxe punitive élevée contre la C Series de Bombardier en faveur de Boeing éliminera possibleme­nt l’achat de Super Hornet. Les appareils en lice devraient donc être les suivants : • Lockheed Martin F-35A Lightning II • SAAB JAS 39 Gripen • Dassault Rafale • Airbus Eurofighte­r Typhoon Avec l’achat de la C Series par Airbus, l’eurofighte­r Typhoon devient une solution de rechange très intéressan­te pour Ottawa. Par contre, malgré l’annonce initiale du gouverneme­nt Trudeau de ne pas acquérir des appareils F-35A Lightning II, Lockheed Martin pourrait offrir son chasseur multirôle dès que le processus d’acquisitio­n sera enclenché.

Le Canada a déjà investi plusieurs centaines de millions de dollars dans l’élaboratio­n du F-35, mais cet appareil n’est pas optimal pour les besoins du Canada, en plus d’avoir encore plusieurs failles à corriger avant d’être opérationn­el.

Alors que le Canada comblera ses lacunes avec les F/A-18 australien­s, la décision axée sur la prochaine génération de chasseurs devra offrir aux pilotes une plateforme qui leur permettra de protéger le Canada efficaceme­nt autant sur notre territoire qu’à l’étranger. Jonathan Wade est analyste militaire. Vétéran de l’afghanista­n, il est le fondateur de conflictob­server.com.

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« L’achat de Super Hornet de Boeing aurait offert au Canada une période de transition plus efficace. »

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