« PROTÉGER LE CANADA DU HAUT DES AIRS »
Ottawa a confirmé que l’aviation royale canadienne recevrait, d’ici deux ans, 18 F/A-18 en provenance de l’australie. Évalués à 388 millions $, les avions multirôles australiens permettront au Canada de combler, de façon temporaire, le manque d’avions de chasse pour honorer ses obligations au sein de L’OTAN et du commandement de la défense aérospatiale de l’amérique du Nord (NORAD).
Identiques aux chasseurs canadiens, les F/A-18 australiens seront possiblement utilisés pour des pièces de rechange et pour remplacer ceux qui ont subi d’importants stress structurels au cours des différentes opérations intérieures et outremer. De plus, les chasseurs australiens seront livrés deux ans plus tôt que si le Canada avait opté pour les Super Hornet.
Par contre, en achetant des avions identiques à ceux actuellement utilisés par les pilotes canadiens, il n’y aura aucune période d’adaptation pour ceux- ci et nos besoins opérationnels seront plus rapidement comblés, jusqu’en 2025 lorsque la nouvelle flotte de 88 avions de chasse devrait faire ses débuts.
TRANSITION PLUS EFFICACE
Alors que les conservateurs dénoncent activement l’achat d’avions usagés, la décision du gouvernement libéral offre aux Canadiens une économie de plus d’un milliard. Cependant, l’achat de 18 F/A-18 E/F Super Hornet de Boeing aurait permis au Canada une période de transition plus efficace tout en offrant de meilleures capacités opérationnelles, ainsi qu’un appareil beaucoup plus moderne à nos pilotes.
Les Super Hornet auraient pu être opérationnels pour une plus longue période et être utilisés aux côtés de la future flotte d’avions de chasse canadienne ou même devenir le choix d’ottawa pour remplacer les CF-188. Comme, par exemple, si le Canada va de l’avant avec le F-35, les Super Hornet auraient probablement été utilisés au sein du NORAD pour exécuter des missions d’interception sur le territoire nord-américain, alors que les F-35 au- raient été déployés outre-mer.
Malheureusement, le Canada ne semble vouloir opter que pour un appareil multirôle, ce qui limite ses capacités opérationnelles, faute de budget ou par manque de volonté d’investir dans plusieurs appareils spécialisés.
QUELLES SONT LES OPTIONS ?
Tôt, en 2019, Ottawa annoncera les exigences canadiennes pour l’acquisition d’une nouvelle génération de chasseurs canadiens. L’imposition d’une taxe punitive élevée contre la C Series de Bombardier en faveur de Boeing éliminera possiblement l’achat de Super Hornet. Les appareils en lice devraient donc être les suivants : • Lockheed Martin F-35A Lightning II • SAAB JAS 39 Gripen • Dassault Rafale • Airbus Eurofighter Typhoon Avec l’achat de la C Series par Airbus, l’eurofighter Typhoon devient une solution de rechange très intéressante pour Ottawa. Par contre, malgré l’annonce initiale du gouvernement Trudeau de ne pas acquérir des appareils F-35A Lightning II, Lockheed Martin pourrait offrir son chasseur multirôle dès que le processus d’acquisition sera enclenché.
Le Canada a déjà investi plusieurs centaines de millions de dollars dans l’élaboration du F-35, mais cet appareil n’est pas optimal pour les besoins du Canada, en plus d’avoir encore plusieurs failles à corriger avant d’être opérationnel.
Alors que le Canada comblera ses lacunes avec les F/A-18 australiens, la décision axée sur la prochaine génération de chasseurs devra offrir aux pilotes une plateforme qui leur permettra de protéger le Canada efficacement autant sur notre territoire qu’à l’étranger. Jonathan Wade est analyste militaire. Vétéran de l’afghanistan, il est le fondateur de conflictobserver.com.