Le Journal de Quebec

« LES FEMMES ONT DES BESOINS SPÉCIFIQUE­S »

- DIANE GUILBAULT

« ÊTRE FEMME, CE N’EST PAS UN CHOIX OU UNE IDENTITÉ, C’EST UNE RÉALITÉ VÉCUE PAR UN PEU PLUS DE LA MOITIÉ DE L’HUMANITÉ. »

L’arrivée de Gabrielle Bouchard, une personne transgenre née homme, à la tête d’une organisati­on de femmes, la Fédération des femmes du Québec (FFQ), en a laissé plusieurs pantois.

Comme plusieurs organismes voués à la défense des droits de la personne, la FFQ s’est laissé séduire par le discours queer selon lequel les sexes n’existent pas et que tous et toutes ont le droit de choisir leur identité de genre, donc leur sexe.

À première vue, ça paraît bien sympathiqu­e et progressis­te. Mais dès que l’on s’arrête pour réfléchir, on voit que tout le discours du transgenri­sme repose sur la confusion et des mythes. Cela ne veut pas dire que les individus qui se sentent de l’autre sexe ne sont pas sincères et qu’ils devraient être ostracisés. Mais force est de constater que cette idéologie, car c’est de cela qu’il s’agit, est préjudicia­ble aux femmes.

DES MYTHES

Mythe 1 Le sexe serait assigné à la naissance. Faux. Le sexe est constaté à la naissance et, la plupart du temps, bien avant la naissance. D’ailleurs, des avortement­s sélectifs se font justement sur la base du sexe, pour éviter de donner naissance à une fille.

Mythe 2 Genre et sexe sont synonymes. Faux. Le sexe réfère à la biologie, le genre, à des stéréotype­s associés à chacun des sexes et construits par la société. Par exemple : les femmes aiment se maquiller, les hommes aiment la chasse.

Mythe 3 Le sexe est non binaire. Faux. La reproducti­on humaine est basée sur la rencontre de cellules mâles et de cellules femelles. La science n’a pas encore identifié d’autres sexes qui interviend­raient.

Mythe 4 On peut changer de sexe. Faux. Si ça se faisait, ça se saurait. Le changement de sexe n’existe pas chez les mammifères, les chirurgien­s ne font qu’imiter certaines caractéris­tiques superficie­lles. On meurt avec notre sexe de naissance, peu importe ce qu’on aura fait avec notre corps toute notre vie.

Un homme peut devenir femme simplement en le déclarant à l’état civil. C’est vrai légalement, mais c’est faux biologique­ment.

ET LES DROITS DES FEMMES ?

Les pressions du lobby trans, partout sur la planète, visent à faire oublier que les femmes sont une catégorie spécifique, avec des besoins spécifique­s. Le fait de reconnaîtr­e en tant que femme (trans) une personne née homme grâce à une simple déclaratio­n permet d’« invisibili­ser » des obstacles majeurs au droit à l’égalité des femmes. Il en est de même de leur droit à des services et des espaces prévus pour répondre à des besoins sexospécif­iques.

Ainsi, les femmes sont menstruées. Pas les femmes trans.

Les femmes ont besoin de services d’avortement. Pas les femmes trans.

Les femmes peuvent devenir enceintes à la suite d’un viol. Pas les femmes trans.

Les femmes peuvent mourir en accouchant. Pas les femmes trans.

Est-il besoin de continuer pour montrer que naître femme entraîne un vécu complèteme­nt différent de celui qui naît homme, même si un jour il choisit de se présenter comme femme ?

DES DROITS RECONNUS

Ce n’est que tout récemment que nos sociétés ont reconnu des droits basés sur le sexe. Les prisons sont séparées sur la base du sexe, en vertu des accords internatio­naux. Les femmes ont (avaient) accès à des toilettes séparées sur la base du sexe contrairem­ent aux femmes indiennes qui manifesten­t intensivem­ent pour obtenir ce droit ! Les femmes avaient gagné le droit de faire des compétitio­ns sportives pour femmes.

Mais la protection de l’identité de genre vient d’annuler ces droits. Ainsi, des personnes qui avaient participé toute leur vie à des compétitio­ns comme hommes se déclarent maintenant femmes (rappelons-nous qu’aucune opération n’est requise) comme l’haltérophi­le Laurel Hubbard, homme jusqu’en 2016, et maintenant représenta­nt « féminin » de la Nouvelle-zélande dans sa discipline. Des détenus reconnus coupables d’agressions sexuelles peuvent demander leur transfert dans une prison de femmes, au nom de leur identité de genre. Des hommes devenus femmes trans peuvent siéger à des postes réservés à des femmes.

Tous les gens qui se pensent progressis­tes parce qu’ils appuient la disparitio­n des mots mère, femme, sexe, femmes enceintes pour « inclure » les personnes qui se réclament du sexe opposé à leur sexe de naissance verraient-ils d’un oeil aussi complaisan­t un non-autochtone se sentir autorisé à représente­r les gens des Premières Nations et qui demanderai­t à faire disparaîtr­e toutes les références aux notions d’autochtone­s et de territoire­s pour être plus inclusif ?

Être femme, ce n’est pas un choix ou une identité, c’est une réalité vécue par un peu plus de la moitié de l’humanité. Nier cette réalité, ou vouloir la cacher par des concepts comme le genre, est indigne d’une société qui dit promouvoir le droit à l’égalité des femmes. Diane Guilbault est présidente de « Pour les droits des femmes du Québec »

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