LE QUÉBEC S’EFFRITE
Les glissements de terrain et l’érosion côtière se multiplient et forcent les élus à éloigner les citoyens des berges 12 NOVEMBRE 2017 25 AVRIL 2017 7 AVRIL 2017 5 MAI 2017 CapitaleNationale ChaudièreAppalaches
RIVIÈRE-DU-LOUP | Les glissements de terrain et l’érosion côtière ont tellement augmenté au Québec que des centaines de résidences et de routes sont menacées d’être détruites ou déménagées, ce qui coûtera des centaines de millions de dollars, préviennent les experts.
Pas moins de 340 glissements de terrain ont été signalés en 2017, soit trois fois plus que la moyenne annuelle.
L’érosion gruge du terrain aussi. Depuis 15 ans, la Côte-nord a perdu 45 centimètres de terrain chaque année en moyenne sur 1711 km de côtes.
Et ce n’est que la pointe de l’iceberg. La grande majorité des événements ne sont pas signalés puisqu’ils surviennent dans des zones inhabitées.
Les résidents du Québec se sont largement installés près du fleuve ou au bord des rivières, mais ils doivent maintenant faire face au risque que leur terrain et leur résidence soient menacés.
Le Québec est un endroit particulièrement exposé aux glissements de terrain et à l’érosion côtière, deux phénomènes naturels très préoccupants, selon les experts.
Des centaines de résidences situées près de cours d’eau sont à risque, mais la plupart des habitants l’ignoraient au moment d’acheter leur propriété.
Plusieurs ne savent pas non plus que la grande majorité des assurances habitation ne couvrent pas ce type de sinistre.
UNE HYPOTHÈQUE À L’EAU
En cas de glissements de terrain, ils peuvent ainsi se retrouver à payer une hypothèque pour une maison qui est rendue dans la rivière ou inhabitable.
« Ce n’est pas nécessairement une erreur du passé de s’être installé près de l’eau. À l’époque, les gens ne parlaient pas d’érosion côtière et s’installaient dans des endroits qu’ils croyaient stables », remarque Pascal Bernatchez, professeur et titulaire de la Chaire de recherche en géoscience côtière à l’université du Québec à Rimouski.
Au cours des prochains jours, Le Journal vous présentera des histoires de gens qui ont réalisé leur rêve de vivre près d’un cours d’eau, mais dont l’aventure a tourné au cauchemar.
Les changements climatiques apportent plus de risques de temps violents et extrêmes, ce qui fait augmenter la fréquence des glissements de terrain. Le Québec se réchauffe rapidement, ce qui implique beaucoup d’humidité dans l’air et moins de glace protectrice sur le bord du fleuve.
ANNÉE EXCEPTIONNELLE
Par exemple, « les phénomènes qu’on observe vont vraisemblablement s’aggraver. À chacun de juger si c’est inquiétant ou pas. Les changements climatiques, ce n’est pas quelque chose qui est dans le futur, on est en plein dedans », dit Caroline Larivée, du consortium Ouranos.
Le Québec a aussi connu une année exceptionnelle pour ce qui est du nombre de glissements de terrain.
« On a toujours eu à traiter des cas de glissements de terrain. Toutefois, la meilleure des solutions, c’est évidemment d’éviter de construire dans les zones à risque et adopter de bonnes pratiques pour ceux qui y sont déjà », dit le spécialiste des glissements de terrain à Transport Québec, Denis Demers.