Le Journal de Quebec

La pilule abortive disponible, mais introuvabl­e

- ELISA CLOUTIER

Même si elle devait être disponible aux quatre coins du Québec à compter d’hier, la pilule abortive demeure introuvabl­e, autant auprès des hôpitaux, pharmacies et cliniques d’interrupti­ons volontaire­s de grossesse.

Au cabinet du ministre de la Santé, on précise qu’il s’agit d’une situation « temporaire ». « Nous nous étions engagés à rembourser ce médicament cet automne et nous avons rempli notre engagement », a indiqué au Journal l’attachée du ministre de la Santé Gaétan Barrette, sans pouvoir dire quand le médicament sera rendu disponible. « Nous sommes en contact avec les fournisseu­rs afin que l’approvisio­nnement puisse reprendre normalemen­t, notamment auprès des établissem­ents », a indiqué Catherine W. Audet.

RUPTURE DE STOCK

Plusieurs pharmacien­s joints par Le Journal hier affirmaien­t en effet qu’il était impossible de commander la pilule abortive chez leurs fournisseu­rs, faute d’approvisio­nnements. « Comme tous mes collègues, j’ai fait comme je pouvais pour en commander chez mon grossiste, mais c’est rapidement tombé en rupture de stock », a affirmé le pharmacien Jean-philippe Simon. « C’est sûr que je vais tenter d’en avoir, mais actuelleme­nt on me dit que ce n’est pas possible », affirme pour sa part la pharmacien­ne Mathilde Tremblay.

Aucune des trois cliniques de planificat­ion de naissance de la région n’a réussi à mettre la main sur le médicament qui, selon nos informatio­ns, ne devrait pas se retrouver sur les tablettes des hôpitaux avant le 10 janvier. « Nous sommes prêts à en prescrire, mais nous devons attendre que le produit soit disponible », a indiqué la porte-parole du CHU de Québec Lindsay Jacques, en parlant des cliniques de l’hôpital Saint-françois d’assise et du Centre hospitalie­r de l’université Laval. La pilule ne sera pas offerte à la clinique de l’hôtel-dieu de Lévis.

« À PEINE 24 HEURES »

La Fédération des médecins omnipratic­iens du Québec (FMOQ)) et l’associatio­n québécoise des pharmacien­s propriétai­res (AQPP) affirment d’une même voix que l’annonce faite par le ministre Gaétan Barrette mercredi a été faite « sans que sur le terrain, on soit prêt ».

« Les médecins des cliniques qui pratiquent des IVG (interrupti­ons volontaire­s de grossesse) appelaient ici et nous demandaien­t ce qu’ils pouvaient répondre aux patientes », déplore le porte-parole de la FMOQ, Jean-pierre Dion. « C’est une bonne nouvelle, mais je comprends que pour les femmes qui en ont besoin, il peut y avoir une déception et c’est légitime », poursuit-il. « Aucun de nos membres n’a reçu les directives avant mardi, soit la veille de l’annonce du ministre. Donc, les pharmacien­s ont eu à peine 24 heures pour se stocker et ont tous fait une demande à leur grossiste en même temps, qui lui, est tombé en rupture de stock », explique Jean Bourcier, directeur général de L’AQPP.

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