Le Journal de Quebec

La journée de ses rêves chaque jour

Une mère de famille a renoncé à un salaire de six chiffres pour se lancer en affaires

- STÉPHANIE GENDRON

RIVIÈRE-DU-LOUP | Christiane Plamondon avait un bon emploi en santé et sécurité au travail au sein de la plus grosse entreprise privée de Rivière-du-loup. Mais elle a décidé de ne pas revenir au travail après son congé de maternité. L’appel de l’entreprene­uriat était trop fort.

Elle a quitté son travail qui lui offrait la sécurité et de bonnes conditions chez Premier Tech.

« J’avais plus peur de mourir à petit feu au travail que de ne pas payer mes factures », résume l’entreprene­ure de 35 ans.

Elle a même dit non à un poste haut placé dans une grosse compagnie minière qui offrait un salaire dans les six chiffres.

Elle a lancé en 2009 sa propre entreprise en santé et sécurité au travail qui l’amène à rencontrer des clients partout en province.

Elle est aussi coactionna­ire avec son conjoint d’une entreprise florissant­e dans le domaine des événements dans la région du Bas-saint-laurent, tout en jonglant avec son rôle de mère de trois enfants.

Christiane Plamondon l’admet d’emblée, bien qu’elle soit compétente, elle n’était pas une bonne « employée ».

« Je causais plus de frustratio­ns qu’autre chose. J’allais trop vite, j’étais toujours en mode solution et j’étais incapable de suivre une consigne sans tenter de transforme­r ou améliorer. Ça dérange », dit-elle. Elle déstabilis­ait les équipes en place et plusieurs se sentaient menacés.

HÉSITATION­S

Même si aujourd’hui elle s’affirme en tant que femme entreprene­ure, la décision de quitter la stabilité a été longue à prendre et difficile sur le plan financier.

« J’en ai eu des brûlements d’estomac, et oui je me suis fait inviter à manger par ma famille », dit Christiane Plamondon, au sujet des fins de mois plus difficiles.

Son conjoint et elle ont fait tripler le chiffre d’affaires d’animation de l’est, une entreprise qui tenait une quarantain­e d’événements il y a deux ans, mais qui en a au moins tenu 350 en 2017.

« Avant, je sortais du travail et je voulais manger les murs. Aujourd’hui, je ne travaille pas, je m’amuse. Si j’ai le cerveau en jello le mercredi matin, ça ira au soir pour la touche magique. Dans un bureau, je dois travailler selon leurs heures d’ouverture », estime-t-elle.

SON DESTIN EN MAIN

Les journées ne sont pas toujours roses en affaires, même si elle a pris son destin profession­nel en main.

« Oui des fois je braille, mais tu ne peux pas dire que c’est la faute de l’autre. Avoir l’impression qu’on peut faire une différence ou avoir de l’impact, ça nourrit. »

Elle sait qu’elle n’est pas la seule à avoir ce profond désir de quitter un milieu profession­nel, même si les vacances sont comprises et que le salaire est le même chaque semaine.

« Plus on attend, plus c’est difficile. Le plus gros frein, c’est soi-même. Mais je ne reviendrai­s pas en arrière. Chaque jour, j’ai le choix de décider que ce sera la journée de mes rêves », conclut-elle.

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PHOTO STÉPHANIE GENDRON Christiane Plamondon dans les locaux de l’entreprise d’organisati­on d’événements Animation de l’est à Cacouna.

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