Le Journal de Quebec

Le visage de Sainte-flavie est complèteme­nt transformé

En décembre 2010, une tempête et les hautes marées avaient inondé 70 résidences au bord de la mer

- STÉPHANIE GENDRON PHOTO STÉPHANIE GENDRON

SAINTE-FLAVIE | Le passage d’une tempête historique lors des grandes marées de 2010 à Sainte-Flavie, dans le Bas-du-fleuve, a changé le coeur du village, forçant des riverains à déménager ou à démolir leur maison. Sept ans plus tard, la municipali­té est encore marquée par cet événement.

Impossible d’ignorer les nouveaux terrains vagues au bord du fleuve Saint-Laurent lorsque l’on circule à Sainte-flavie. Sur les 70 sinistrés du 6 décembre 2010, 25 ont démoli leur maison et 16 l’ont déménagée. Les autres ont fait le choix de rester malgré tous les risques que cela comporte.

Le village de Sainte-flavie est resté marqué par l’événement et a beaucoup appris.

Au lendemain de l’événement, il a été difficile de déménager les riverains sur les quelques terrains municipaux disponible­s.

« Là, la stratégie est prête si ça arrive encore », indique le maire de Sainte-flavie, Jean-françois Fortin, qui remarque que les gens sont restés craintifs.

SURVEILLER CE QUI SE PASSE

On surveille maintenant les marées et la pression atmosphéri­que. Car ce dernier point a eu son rôle à jouer dans la force de la tempête.

« On a mis un système de vigie en place avec les citoyens, qui nous permet de surveiller ce qu’il se passe », dit le maire.

Depuis 2010, il y a eu quelques épisodes d’inondation­s chez des résidents du bord du fleuve, mais pas d’événement aussi grave qu’il y a sept ans.

Les règlements, depuis, sont plus stricts en ce qui concerne les constructi­ons au bord du fleuve.

« Ça va devenir beaucoup plus difficile de bâtir au bord du fleuve. Il y a présenteme­nt beaucoup de demeures qui sont dans cette zone-là, qui est une zone où jamais tu ne pourrais bâtir aujourd’hui. On n’a pas d’autre choix que de protéger nos gens et leur proposer des solutions », confirme le maire Jean-françois Fortin.

À la suite de cet événement, qui a marqué tout l’est-du-québec et pas seulement Sainte-flavie, des sinistrés ont reçu 26 M$ en aide financière.

Beaucoup de choses ont changé à la suite de cet événement, dont une plus grande sensibilis­ation des élus aux problèmes liés à l’érosion côtière.

Depuis ce moment difficile, certains citoyens en ont tiré des leçons, sont alertes et n’hésiteront pas à quitter leurs résidences pour se réfugier en lieu sûr. Mais pas tous. « Plusieurs ont malheureus­ement tendance à rapidement oublier ce qu’il s’est produit il y a sept ans. Peu importe ce qui arrive ou arrivera, ils sont là pour rester. Il y a encore une croyance de pouvoir vaincre la mer lorsqu’elle se déchaîne. C’est notamment ce qui pose un problème du point de vue de la sécurité des personnes », constate Jacques Bélanger, le directeur régional de la Sécurité civile et de la Sécurité incendie Bas-saint-laurent, Gaspésie, Îles-de-la-madeleine.

« IL Y A ENCORE UNE CROYANCE DE POUVOIR VAINCRE LA MER LORSQU’ELLE SE DÉCHAÎNE. C’EST NOTAMMENT CE QUI POSE UN PROBLÈME DU POINT DE VUE DE LA SÉCURITÉ DES PERSONNES. » – Jacques Bélanger, sécurité civile

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Sur les 70 sinistrés de la tempête de décembre 2010 à Sainte-flavie, 25 ont démoli leur maison et 16 l’ont déménagée. Les autres ont fait le choix de rester malgré tout.
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JEAN-FRANÇOIS FORTIN Maire

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