Le Journal de Quebec

Ils pourraient perdre des milliers de dollars

Un couple de la Montérégie se sent bien seul depuis que sa maison a failli tomber

- MAGALIE LAPOINTE

SAINT-ROCH-DE-RICHELIEU | Un couple qui a été victime d’un glissement de terrain perdra des dizaines de milliers de dollars sans savoir si le gouverneme­nt rembourser­a le déplacemen­t de sa maison.

La vie de Dominique Feuiltault et Marie-ève Leblond a basculé le 12 novembre lorsqu’un glissement de terrain a failli emporter leur résidence de Saint-roch-de-richelieu.

Deux semaines plus tard, ils ont décidé d’entreprend­re des travaux pour déménager leur maison avant qu’elle ne s’effondre. Et ce, sans même avoir reçu l’accord de la Sécurité publique.

DU RÊVE AU CAUCHEMAR

Le gouverneme­nt pourrait même décider de ne pas les indemniser si les propriétai­res de la résidence ne suivent pas les étapes du programme général d’aide financière pour les sinistrés, selon Jean-sébastien Forest, de la Sécurité publique. Mais pour les résidents, sauver la maison est devenu plus important que le reste.

Il y a quelques années, ils ont réalisé leur rêve d’acheter une résidence au bord de la rivière Richelieu, mais ils étaient loin de se douter que ça se transforme­rait en cauchemar.

M. Feuiltault, qui est pompier à temps partiel, était convaincu que la résidence était sans risque, étant située à plus de 150 pieds de la rive.

Mais un mauvais coup du sort a voulu que le glissement de terrain se produise juste derrière leur résidence.

Ce qui leur est arrivé peut se produire pour un grand nombre de riverains du Québec.

Depuis, ils ont vécu chez la mère de M. Feuiltault puis, voyant que le processus serait sûrement long, ils ont décidé de louer une maison. En plus du loyer, ils doivent continuer à payer l’hypothèque pour la résidence inhabitée.

Les assurances ne paient pas pour ce type de sinistre puisqu’il s’agit d’une catastroph­e naturelle.

Le 8 décembre dernier, le ministère de la Sécurité publique leur a annoncé qu’aucune avance de fonds ne pourrait être réalisée sur les travaux déjà effectués (déménageme­nt des meubles, émondage de cinq arbres, démolition du sous-sol). Et ce, même si le MTQ a écrit dans son rapport que le déplacemen­t de la maison sur leur terrain serait sans doute la solution la moins coûteuse.

Avec une propriété évaluée à 376 000 $, la perte financière est colossale et difficile à avaler pour le couple.

Une nouvelle structure de béton et le déplacemen­t de leur demeure sont prévus au cours des prochains jours même si les propriétai­res doivent avancer les sommes.

IL S’EN FOUT

« LE GOUVERNEME­NT SE FOUT DE COMBIEN ÇA ME COÛTE ET DE COMBIEN JE SUIS ENDETTÉ. PAR CONTRE, IL EST CAPABLE D’ENVOYER DES EXPERTS, INGÉNIEURS, GÉOLOGUES. ÇA, CE N’EST PAS GRAVE, PAR EXEMPLE. » – Dominique Feuiltault

« Le gouverneme­nt se fout de combien ça me coûte et de combien je suis endetté. Par contre, il est capable d’envoyer des experts, ingénieurs, géologues. Ça, ce n’est pas grave, par exemple », a lancé le sinistré.

Malgré les réponses du gouverneme­nt, le couple se sent bien seul pour affronter cette épreuve.

« Personne de la Sécurité publique ou du gouverneme­nt ne nous a demandé comment on allait. Personne ne nous a dit : voici ce que vous devez faire, où vous devez appeler, qui pourra vous aider. Pourquoi il n’y a pas une personne désignée qui pose des questions pour savoir si les sinistrés ont besoin d’aide, s’ils ont une famille pour les aider, s’ils ont froid », s’est questionné M. Feuiltault.

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