Un cyberprédateur sexuel à contrôler pendant 10 ans ?

Un cyberprédateur qui a leurré près de 300 mineures partout au Québec pourrait bientôt être déclaré délinquant à contrôler, comme le recommande un psychiatre.

« [Philippe Truchon] présente un risque modéré à élevé de récidive de violence, incluant la violence sexuelle, et ce, sur une période prolongée », affirme le Dralexandre Dumais, dans un rapport rendu public hier.

Truchon, 37 ans, est un « probable » sadique sexuel qui frôle la psychopathie. Une condamnation à trois années d’incarcé- ration en 2011, pour avoir fait 285 victimes en quelques mois, ne semble pas l’avoir calmé. À peine sorti de prison, il a récidivé en faisant cinq nouvelles victimes.

Son modus operandi était toujours identique. Il abordait des mineures sur internet sous un pseudonyme tel que « Phil Lawrie », leur proposait un emploi, puis commençait à poser des questions intimes.

MENACES

Il pouvait aussi demander des photos de nature sexuelle, et il se montrait menaçant lorsqu’elles refusaient.

Dans un cas, il avait insulté une victime en des termes peu élogieux, puis l’avait menacée de la kidnapper et de la violer pendant un mois. Il a voulu ensuite la forcer à tomber accro à la drogue « pour s’assurer qu’elle restera mince ».

À une autre victime, il a assuré qu’il allait « lui faire tellement mal qu’elle va vouloir qu’il la tue », peut-on lire dans un précis des faits déposé devant la cour, hier.

À CONTRÔLER

« [Truchon], sans la mise en place de mesures de contrôle, présente un risque élevé de récidive », assure le psychiatre de l’institut Philippe-pinel.

C’est pour ces raisons que la procureure de la Couronne, Roxane Laporte, demande une peine de cinq années de pénitencier pour les plus récents crimes du cyberprédateur.

Mais une fois cette sentence purgée, la Couronne veut aussi que Truchon soit déclaré délinquant à contrôler, et ce, pour la période maximale de 10 ans. Ainsi, même quand il sera sorti des murs de la prison, il restera sous étroite surveillance.