Le Journal de Quebec

Quand une fille enjôle son père âgé

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Mon père veuf et âgé de 88 ans a quitté sa maison en 2009 pour aller habiter chez ma soeur, en banlieue de Montréal. Je croyais que cette invitation était un geste d’amour, d’altruisme et de grandeur d’âme de la part d’une fille vraie envers notre père, mais je me trompais.

Ce que je redoutais le plus de ce changement de vie, en apparence volontaire, c’est que mon père allait atterrir dans une ville inconnue, sans points de repère, sans amis, et située loin de celle où il résidait depuis toujours.

Pendant ce temps-là, ma soeur qui avait concocté son plan, le mettait en marche. Elle éloignait mon père de ses proches et de ses amis pour l’avoir juste à elle. En mots simples, c’était une affaire de GROS SOUS qu’elle ne voulait partager avec personne. L’HÉRITAGE de mon père, elle le voulait pour elle toute seule.

Isolé dans sa banlieue, mon père se sentait désespérém­ent seul. Au début, quelques amis venaient le voir, mais ma soeur lui a vite fait comprendre qu’ils n’étaient pas les bienvenus. Ils ont cessé de venir. Les rares fois où il m’a téléphoné, sa conversati­on était courte, monocorde, comme si quelqu’un lui dictait quoi dire. Ma soeur veillait certaineme­nt au grain, pas loin.

L’année où je les ai invités à célébrer Noël chez nous avec nos trois enfants, ma soeur a refusé sous prétexte que mon père était trop fatigué. En 2013, à 92 ans, elle l’a incité à révoquer le testament dans lequel ses biens étaient divisés en parts égales entre ma soeur, moi et mes trois enfants. Fragile, vulnérable et probableme­nt intimidé, mon père a favorisé sa fille et fait l’impasse sur moi et mes enfants dans la rédaction de cette nouvelle version de son testament. Quelle injustice j’ai ressenti à la lecture de ses dernières volontés après son décès en 2015, alors qu’une somme dans les six chiffres revenait en exclusivit­é à ma soeur.

La leçon à retenir de cette histoire amorale : soyez vigilants, vous tous qui me lisez. Lorsqu’un membre de votre famille suggérera, subtilemen­t, par affection et compassion, de prendre soin de l’un de vos vieux parents, qu’il se mettra à l’isoler supposémen­t pour son bien-être et lui donner une fin de vie calme, heureuse et à l’abri du danger, méfiez-vous. Il s’agit peutêtre d’un clone de ma soeur qui n’en veut qu’à son portefeuil­le. Jean de Saurel

Vous touchez malheureus­ement là un sujet de heurt fréquent dans les familles, et l’appât du gain pousse parfois certains à jouer la bonté d’âme pour flouer les autres par-derrière. Qui sait, de plus, avec quel problème de conscience votre père a quitté cette Terre, forcé qu’il semble avoir été de favoriser sa fille au détriment de ses autres héritiers potentiels ?

Que faire avec petit Nathan ?

Notre fils de 24 mois était rendu à l’âge de quitter son lit d’enfant dont il enjambait les barreaux avec autant de souplesse qu’un daim qui saute une clôture. Mais depuis l’achat de son nouveau lit, il ne veut pas y dormir. On a tout essayé, même de s’endormir avec lui dans ce lit maudit pour qu’il s’habitue à le fréquenter. Il finit toujours par se réveiller et venir nous rejoindre dans le nôtre. Mon mari est contre le fait que je le laisse dormir avec nous au lieu de le raccompagn­er dans sa chambre. Moi je pense que, dans quelque temps, il finira par comprendre et rester dans son lit par lui-même. Qui a raison ?

Une maman qui voudrait bien faire

C’est votre mari qui a raison. Il faut de façon constante et déterminée le ramener dans son lit, avec le minimum d’interactio­n et sans câlin ou histoire pour l’endormir. Il doit sentir votre volonté d’être comprise dans vos demandes. Ça risque de prendre quelques nuits avant d’arriver à un résultat concluant, mais il faut tenir.

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