Le Journal de Quebec

LA FABRICA DE ARTE CUBANO (La fabrique d’art cubain)

Depuis son arrivée dans la nuit de La Havane, la fabrique culturelle d’art cubain a bousculé quelque peu la vie nocturne avec ses happenings et ses activités étonnantes, totalement éclatées.

- JACQUES LANCTÔT collaborat­ion spéciale

Ce centre multidisci­plinaire — « tous les arts en un seul endroit », affirme-t-on sur le site Internet de l’organisme — s’est installé dans une ancienne usine d’huile végétale fermée en 2010, aux confins du quartier Vedado, près de la rivière Almendares qui sépare le quartier Vedado de Miramar.

On a conservé sa structure industriel­le à l’extérieur comme à l’intérieur et surtout son impression­nante cheminée de briques qu’on peut voir de loin comme un phare qui nous guide dans le dédale des rues jusqu’à la FAC.

Cet espace, qui s’est quelque peu agrandi depuis son ouverture, a été créé par le chanteur et auteur-compositeu­r cubain X Alfonso, un Havanais « pura cepa » (de souche), diplômé de l’école de musique, âgé aujourd’hui de 45 ans, qui s’est spécialisé dans le hip-hop et le rock-afro, un métissage des genres tout à fait à son image. X Alfonso a su aller chercher les appuis nécessaire­s, dont celui du ministère de la Culture, pour mener à bien son audacieux projet, à mi-chemin entre l’entreprise privée et l’entreprise d’état.

Dès son ouverture, en 2014, le public — Cubains comme touristes, jeunes et vieux — s’est massé à la porte et la rumeur a fait le reste. Il faut croire que ce centre répondait à un réel besoin, une façon de s’instruire et de se divertir avec intelligen­ce, en compagnie de musiciens, peintres, réalisateu­rs de films et de documentai­res, photograph­es, dramaturge­s, chorégraph­es et modistes, qui eux aussi y trouvent leur compte.

Le lieu peut accueillir jusqu’à six cents personnes.

Le prix d’entrée est fixé à 2 CUC. Il ne faut pas se laisser impression­ner par la file d’attente à l’extérieur, car ça défile rondement et l’attente ne dure jamais longtemps.

Attention : à l’entrée, on vous remet un carton qui vous servira durant toute la durée de votre séjour dans cet espace, car chaque consommati­on que vous prendrez dans les différents bars y sera annotée. Il ne faut pas le perdre, car vous réglez vos consommati­ons à la sortie seulement et vous devrez immanquabl­ement payer 30 CUC si vous l’avez perdu. Aucun passe-droit, aucune excuse, tout cela est bien indiqué à l’entrée. On peut aussi y manger des tapas ou un repas complet.

FESTIVITÉS

Les activités festives se poursuiven­t jusqu’aux petites heures du matin.

En matinée, le centre culturel ouvre parfois ses portes aux enfants et ados du quartier. On y donne des ateliers divers : cuisine, danse du ventre, ballet classique, chorégraph­ies, théâtre, mode, élocution, dj, etc. Car la FAC entend être présente et utile pour les gens du quartier, qui peuvent être incommodés par le vaet-vient durant les fins de semaine, y compris les autocars de touristes. Certains soirs, il y a au menu un « théâtre instantané » où le public est invité à participer aux côtés des acteurs, pendant que dans une autre salle tout juste à côté on assiste à un concert de jazz ou de différente­s musiques des caraïbes.

CAVERNE D’ALI BABA

On peut trouver sur le site Internet (http://www.fac.cu/) la liste des activités culturelle­s pour le mois en cours et le menu varie sans cesse. Il y en a pour tous les goûts et il faut y aller en prenant son temps pour tout voir, tout admirer, qu’il s’agisse d’exposition­s d’oeuvres osées et surprenant­es, de cours de danse afro-beat ou d’une participat­ion improvisée à un film proposé par quelque réalisateu­r qui traîne sur place avec sa caméra. Et la priorité est donnée aux artistes cubains.

Cette caverne d’ali Baba est riche de tout ce qu’elle propose et offre. On voudra y revenir lors du prochain séjour à La Havane, car tout sera renouvelé, les décors, les exposition­s, les orchestres, les oeuvres théâtrales, les films, les défilés de mode s’il y a lieu, etc. Mais pas les mojitos, qui y sont excellents, ni le personnel qui est toujours souriant, tout comme le public, d’ailleurs.

 ??  ??
 ??  ?? Cette usine désaffecté­e a été transformé­e en centre d’art multidisci­plinaire.
Cette usine désaffecté­e a été transformé­e en centre d’art multidisci­plinaire.

Newspapers in French

Newspapers from Canada