LE PIRE CAUCHEMAR D’UNE MÈRE
La maman du petit Yoann se confie après avoir happé à mort son fils de façon accidentelle.
La vie d’une jeune famille de Pont-Rouge a basculé à jamais quand le petit Yoann, quatre ans, a été heurté par la camionnette que sa maman sortait de l’entrée de la maison, pour ensuite mourir dans ses bras.
La mère de 27 ans, Véronique Leclerc, profitait d’une journée de congé avec sa soeur et ses deux garçons de quatre et sept ans quand le drame s’est déroulé devant la maison familiale de la rue Saint-patrick, dans l’est de Portneuf, vendredi.
La femme raconte comment son fils Yoann Leclerc Pilotte a perdu la vie dans ce qu’elle décrit comme un « bête accident » après avoir décidé, vers midi, de déneiger la cour avant et de remiser pour l’hiver le camion de son conjoint. Elle croyait alors ses garçons en sûreté auprès de sa soeur, derrière la maison.
« Dans ma tête, mon enfant jouait dans le fond de la cour… Probablement qu’il m’a vue embarquer dans le pick-up et qu’il pensait que je m’en allais sans lui. Je ne sais pas trop ce qu’il s’est passé. Je n’ai rien vu aller », relate-t-elle, la voix nouée par l’émotion.
« J’ai avancé le pick-up d’à peu près quatre mètres pour le déplacer quand l’accident est arrivé. Je suis sortie du pick-up et mon garçon était étendu sur le sol, inconscient », dit celle qui sera hantée à jamais par ces images.
« IL SE VIDAIT DE SON SANG »
La jeune maman s’est empressée de pratiquer des manoeuvres de réanimation sur le corps, ce qu’elle fit jusqu’à l’arrivée des secours, mais sans succès.
« Je l’avais dans les bras et il se vidait de son sang. Ça, ça va [me] rester à vie… je n’oublierai jamais, c’est sûr », laisse-t-elle tomber en étouffant ses sanglots.
Véronique Leclerc admet qu’elle ressent « beaucoup, beaucoup, beaucoup de culpabilité ». Revoyant sans cesse la scène, elle se demande encore ce qu’elle aurait pu faire de plus pour éviter ce cauchemar, affirmant avoir pris toutes les « précautions » nécessaires.
Elle mentionne qu’elle avait pris la peine de bien déneiger et déglacer le camion, même si elle ne voulait le déplacer que de quelques mètres, et qu’elle s’est engagée dans l’entrée en marche avant, et non à reculons. « Le camion est tellement grand, il était peut-être dans mon angle mort », tente-t-elle d’expliquer.
UN GRAND VIDE
La mort du petit Yoann laissera un grand vide parmi les siens, lui qui regorgeait d’énergie, exprime Mme Leclerc. Il ne pourra jamais faire la rencontre du troisième enfant que sa mère porte encore dans son ventre.
« On ne pouvait pas être de mauvaise humeur avec cet enfant-là. C’était notre brin de bonheur. […] C’est sûr qu’on ne passera pas à travers, mais il va falloir apprendre à vivre avec ça », tente de raisonner la femme endeuillée.
Une enquête a été ouverte par la Sûreté du Québec pour faire toute la lumière sur le drame, mais tout porte à croire que la conductrice n’a pas fait preuve de négligence. « Selon les premières constations, il s’agirait d’un accident. L’enquête est toujours en cours », a précisé une porte-parole du corps policier, hier.
« J’AI TOUT LE TEMPS ÉLEVÉ MES ENFANTS SEULE ET JE NE VAIS NULLE PART SANS EUX. JE FAIS TOUT AVEC EUX. C’EST LA PRUNELLE DE MES YEUX. » – Véronique Leclerc, qui a perdu son petit garçon vendredi