Déménager ou réparer la 132 ?
La route qui fait le tour de la Gaspésie est particulièrement à risque d’être endommagée L’érosion au Québec s’est accentuée et les experts prévoient qu’habiter sur le bord de l’eau deviendra de plus en plus risqué. En cette période des grandes marées, L
La route 132, qui fait le tour de la Gaspésie, est l’une des plus belles du Québec, mais également la plus à risque. Depuis 10 ans, Québec a dû effectuer des dizaines de réparations et ériger des murs de protection pour la préserver.
Pour certains spécialistes, il devient inévitable que certains tronçons de la 132 soient déplacés, comme ce fut le cas dans les années 1980 à Maria, dans la baie des Chaleurs.
Des décisions doivent aussi être prises pour protéger la route lorsque le déplacement est impossible.
LOIN DE LA MER
« À l’époque, quand elle a été construite sur le bord du fleuve, on pensait éviter des zones escarpées et connecter les villages côtiers entre eux. Aujourd’hui, c’est devenu un problème », constate Jean-pierre Savard, spécialiste en environnement retraité d’ouranos.
Selon lui, certains tronçons ne pourront pas être déménagés et il faudra investir pour les protéger.
« Dans d’autres cas, on devrait construire la route plus loin de la mer, et l’actuelle route 132 pourrait devenir une route secondaire à cet endroit », dit M. Savard.
SÉCURITÉ
En attendant les études sur le sujet, le député de Gaspé Gaétan Lelièvre s’inquiète de la sécurité des citoyens.
En décembre 2016, plusieurs tronçons de la route 132 avaient été abîmés en raison d’une tempête et la route avait été fermée sur une centaine de kilomètres près du village de La Martre.
Le député pense qu’on pourrait faire différemment en matière de mesures d’urgence si un événement similaire survient cette année pendant les grandes marées de décembre.
« Il y avait des gens très inquiets. Des personnes âgées qui se sentaient isolées », se souvient Gaétan Lelièvre. Il s’en était fallu de peu que la route au complet ne soit brisée. Il ne restait que l’accotement pour que les véhicules d’urgence puissent passer.
PROJET ONÉREUX
« Il existe des chemins de contournement. Ce sont d’anciens chemins forestiers qui méritent un peu de travaux, ce qui n’a pas été fait, et ça me fait craindre qu’on répète la même histoire s’il y a encore des fermetures de route. »
Il convient que déplacer la route 132 serait très dispendieux.
« Quand on entend reconstruire une route nationale à coup de 1 milliard de dollars, je pense que ça, c’est l’autre extrême. Il y a moyen de trouver des solutions adaptées », conclut le député.
« À L’ÉPOQUE, QUAND ELLE A ÉTÉ CONSTRUITE SUR LE BORD DU FLEUVE, ON PENSAIT ÉVITER DES ZONES ESCARPÉES ET CONNECTER LES VILLAGES CÔTIERS ENTRE EUX.AUJOURD’HUI, C’EST DEVENU UN PROBLÈME. » – Jean-pierre Savard