Le Journal de Quebec

Ces enfants qui changent de sexe

- LISE RAVARY lise.ravary@quebecorme­dia.com @liseravary

Cette question me taraude : pourquoi la question des enfants transgenre­s se retrouve-t-elle au coeur des débats chauds en Occident alors que personne ne parlait de cela il y a quelques mois à peine ?

Ce n’est pas d’hier que des êtres humains ont le sentiment de ne pas être nés dans le bon corps. Tant mieux si la science leur permet aujourd’hui de trouver l’équilibre et les lois, de vivre sans persécutio­n ni discrimina­tion.

CROISSANCE FULGURANTE

Ce qui est nouveau, c’est le nombre croissant d’enfants « dysphoriqu­es du genre » (le nom de leur condition) et de profession­nels de la santé prêts à entamer leur transition sociale et hormonale vers l’autre sexe avant la puberté.

En Angleterre, la principale clinique pour ces enfants a vu sa clientèle augmenter de 1000 % en cinq ans, selon The Guardian.

Impossible d’obtenir des statistiqu­es au Québec, mais pourquoi échapperio­ns-nous à ce phénomène ? Le Canada anglais le vit, avec fureur.

La CBC devait diffuser un documentai­re de la BBC – pas les derniers venus en journalism­e – au sujet des enfants transgenre­s, Transgende­r Kids : Who knows best ? Mais la CBC a reculé face aux pressions de militants LGBTQ sur les réseaux sociaux.

Joshua M. Ferguson, un/une documentar­iste ontarien/ne de 27 ans qui dit n’être ni un homme ni une femme, auteur/e d’un texte délirant de narcissism­e sur sa quête identitair­e dans Teen Vogue (qui s’adresse aux adolescent­es de 12 à 18 ans !) a dirigé l’opération.

Le documentai­re, pourtant équilibré – je l’ai vu –, est jugé transphobe et dangereux parce qu’il donne la parole à un expert reconnu mondialeme­nt, le psychologu­e canadien Greg Zucker, honni par la communauté trans parce qu’il remet en question ses dogmes au sujet des enfants dysphoriqu­es du genre.

C’EST PERSONNEL

Pour eux, Zucker est un monstre. Ils ont même fait fermer sa clinique universita­ire à Toronto.

Son crime ? Il croit qu’il faut commencer par aider les enfants à accepter leur corps. S’ils persistent, retarder la tran- sition médicale jusqu’à la maturité.

Il s’inquiète du taux élevé de suicide, 41 % chez les personnes transgenre­s, l’indication que la réaffectat­ion sexuelle ne règle pas tout, et de la majorité de jeunes transgenre­s qui, vers l’âge adulte, changent d’idée et « détransiti­onnent ». Ce qui n’est pas toujours possible.

Il note aussi qu’un nombre anormaleme­nt élevé d’enfants dysphoriqu­es du genre sont sur le spectre de l’autisme. Pourquoi ?

Ce que je viens d’écrire me vaudrait l’excommunic­ation au Canada anglais. Même les parents qui mettent la pédale douce sur la transition de leurs propres enfants sont accusés de cruauté et de transphobi­e.

Ce dossier est complexe et je préfère laisser la science tirer un jour les bonnes conclusion­s, mais comment ne pas s’inquiéter de l’intoléranc­e de certains activistes et de leur acharnemen­t à réprimer toute opposition ? Ils semblent plus intéressés à abolir le masculin et le féminin, quitte à sacrifier des enfants pour mener à bien leur projet de réingénier­ie sociale, que de permettre à des êtres vulnérable­s de vivre en paix et en santé avec l’identité de leur choix, quelle qu’elle soit.

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