Le Journal de Quebec

Une collision mortelle toujours sans réponses

Versions contradict­oires sur les causes de l’accident

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MILLAS | (AFP) Les enquêteurs étaient toujours confrontés hier à des versions contradict­oires sur les causes de la collision, dans le sud-est de la France, entre un car scolaire et un train qui a fait, jeudi, cinq morts, tous des enfants, un des accidents les plus graves du genre en 35 ans.

Les éléments recueillis par les enquêteurs sur la position des barrières du passage à niveau étaient en effet toujours contradict­oires. « Il y a des témoignage­s qui indiquent que la barrière était fermée, et d’autres qui indiquent qu’elle était ouverte. On n’a pas terminé les investigat­ions », a résumé le procureur de la République de Marseille, Xavier Tarabeux, après s’être rendu sur les lieux.

L’OPÉRATEUR « CHOQUÉ »

Entendue pour la première fois par les enquêteurs, la conductric­e du car a assuré que les barrières étaient « levées » lors de sa traversée des voies.

Ces affirmatio­ns, qui avaient déjà été relayées par la compagnie de transport employant la conductric­e, ont « choqué » l’opérateur ferroviair­e SNCF. Ce dernier a indiqué que, « selon des témoins, le passage à niveau a fonctionné normalemen­t » et que les barrières étaient donc fermées.

Sollicitée, la SNCF n’a pas souhaité faire de nouveaux commentair­es et indiqué que sa position n’avait pas évolué.

Sur la chaîne France 3, une collégienn­e, passagère du car qui suivait celui qui a été accidenté a assuré que « les barrières ne se sont pas baissées. Les clignotant­s, il n’y en avait pas ».

Les enquêteurs ont recueilli des « éléments matériels » sur la scène de l’accident, notamment « le bloc d’articulati­on de la barrière », tendant à montrer que celle-ci était fermée, selon le procureur.

« Nous devons bien évidemment expertiser cet élément pour déterminer si c’est un fonctionne­ment qui est normal, ou au contraire si c’est la résultante de l’accident », a-t-il dit avec prudence.

PLUSIEURS ACCIDENTS

La dangerosit­é de ce système de croisement fait régulièrem­ent l’objet de polémiques en France, après avoir provoqué plusieurs accidents graves.

En septembre 1997, 13 personnes avaient trouvé la mort et 43 autres avaient été blessées quand un autorail était entré en collision avec un camion de fioul, forçant un passage à niveau.

Deux ans auparavant, cinq personnes avaient été tuées dans une collision entre un train et une voiture sur un passage à niveau dans l’hérault (sud-ouest).

Les passages à niveau les plus à risque sont ainsi en cours de démantèlem­ent, ce qui n’est pas le cas de celui de Millas, où a eu lieu l’accident. L’accident a également fait 18 blessés, âgés de 11 à 17 ans, dont neuf entre la vie et la mort.

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PHOTO AFP Le procureur de la République de Marseille, Xavier Tarabeux (à gauche), s’est rendu sur les lieux de la collision mortelle dans le sud-est de la France hier.

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