Des économies monstres s’envolent avec les retards
Le gouvernement aura regroupé ses centres de données 11 ans après l’avoir décidé
Même si Québec sait depuis au moins quatre ans que de regrouper ses centres de données informatiques lui ferait économiser des centaines de millions de dollars, ce n’est que « d’ici 2023 » que le projet sera complété.
Il est maintenant possible de stocker beaucoup plus de données dans beaucoup moins d’espace avec les nouvelles technologies. Ainsi, à travers le monde, les gouvernements regroupent leurs centres de données informatiques. L’économie, en bout de ligne, est énorme, que ce soit en entretien, électricité, coût pour l’espace et main d’oeuvre.
Mais Québec traîne de la patte, et ce, depuis plusieurs années.
√ Dès 2010, le gouvernement commençait à plancher sur un regroupement.
√En 2012, le regroupement était devenu une priorité de la stratégie gouvernementale en informatique.
√ En 2014, le Conseil du trésor s’est même payé une étude qui soulignait que le Canada était passé de 800 centres de données à 7, la Colombie-britannique de 100 à 2 et l’ontario de 300 à 2.
Le Québec disposait alors d’un imposant total de 457 centres de données informatiques. Selon cette étude, les économies projetées avec un regroupement s’élevaient alors à plus de 300 M$ en cinq ans. Mais le dossier a une fois de plus traîné.
√ En 2015, Martin Coiteux, alors président du Conseil du trésor, a mis le regroupement lui aussi au coeur de la nouvelle stratégie informatique du gouvernement.
FEU VERT
Finalement, deux ans et demi plus tard, le feu vert est donné pour amorcer le projet, qui devrait se terminer « d’ici 2023 », a révélé hier soir TVA Nouvelles.
Les économies estimées sont toutefois plus modestes que prévoyait le rapport de 2014. Elles pourraient atteindre 300 M$, mais sur un horizon de dix ans.
« Ce regroupement des serveurs informatiques dans des endroits uniques s’inscrit dans une tangente qui existe un peu partout en Amérique du Nord », a souligné le pré- sident du Conseil du trésor, Pierre Arcand, à TVA Nouvelles. Selon les informations recueillies, la plupart des données seront regroupées dans trois centres principaux.
EFFICACITÉ
« Il y aura deux salles de serveurs à Québec et une à Montréal, dans laquelle on va aller chercher des gains d’efficacité, des gains économiques dus au regroupement », indique le PDG du Centre des services partagés, Jacques Caron. « Le plein rendement pourra être obtenu seulement si on amène un caractère obligatoire à cette centralisation », conclut M. Caron. L’emplacement des centres demeure secret pour assurer la sécurité des données de l’appareil public. — Avec la collaboration d’alain Laforest, TVA Nouvelles