Faut-il oublier 2017 ?
On aurait pu filer une petite année tranquille à pester contre le Canadien qui allait se faire sortir des séries au premier tour ou à se plaindre du coût des aliments. Souvenez-vous du fameux chou-fleur à 4 piastres qui occupait toutes les tribunes. Puis, le 29 janvier 2017, on a été frappés de plein fouet : six victimes dans une tuerie à la mosquée de Québec. Le choc. Suivi de la honte. À peine commencée, 2017 venait de nous rentrer dedans, avec toute la violence d’un geste fou et gratuit.
TERREUR À QUÉBEC
Comment une telle atrocité pouvait-elle arriver chez nous ? Solidaires, nous l’avons été avec la communauté musulmane, apeurée et en deuil. Des ultra religieux en ont profité pour accuser la société québécoise de racisme « systémique » et de xénophobie, réclamant avec un peu trop d’arrogance le droit à des accommodements qui choquent bien des citoyens pourtant ouverts à l’immigration. On était repartis pour un tour. Drôle de timing, alors qu’arrivaient chez nous des milliers de réfugiés illégaux, à qui on donnait argent et soins médicaux sans trop poser de questions. Depuis, nous assistons à une dérive dans les revendications de tout un chacun. À gauche comme à droite, ça s’injurie à coups d’intolérance. Ça crache son individualisme à la face de l’autre. Il suffit d’une seule âme qui revendique le niqab pour paralyser une société entière. Je me demande où cela va nous mener.
BRISER LE SILENCE
Oui, l’année fut chargée. Et lourde. De silences rompus. D’agressions dénoncées. Le fameux #moiaussi a enfin rallié la communauté derrière des victimes d’actes sexuels commis en toute impunité par des abuseurs qui se croyaient tout permis. Il était temps que les méchants sortent. Des poches de résistance demeurent. Certaines mentalités sont lentes à changer. D’autres nous plongent trop vite dans un monde surréel où les sexes n’ont plus de genre, où les mots « mère », « maternité » et « patrimoine » sont à jeter. L’année s’achève donc bizarrement. Avec encore plein de dossiers ouverts sur le bureau. Il faut en profiter pour se poser un peu et dire à ceux qu’on aime : « Une chance qu’on s’a ! »