Une championne qui a fait mentir les médecins
Elle a remporté un titre provincial en « fitness » alors qu’elle risquait de finir ses jours en fauteuil roulant
SHERBROOKE | Une femme condamnée au fauteuil roulant si elle n’abandonnait pas le sport a défié les pronostics médicaux en devenant championne provinciale de « fitness ». À 50 ans, elle se prépare à parcourir seule le désert du Maroc.
Il y a une douzaine d’années, France Ste-marie a subi deux opérations pour des hernies discales sur une même vertèbre. Son chirurgien l’avait sommée d’arrêter le sport, faute de quoi, lui avaitil dit, elle se retrouverait vite en fauteuil roulant.
Cette mère active a alors fait une croix sur la course, le soccer, le basketball, l’escalade, etc.
« Je l’ai écouté. J’ai pris 35 livres. Mon moral était affreux. Je faisais full anxiété », rapporte la dame de 50 ans.
Son dos la faisait souffrir intensément. Après deux ans d’enfer, ses trois garçons lui ont suggéré de se prendre en main.
Mme Ste-marie a aménagé un coin chez elle pour se remettre en forme, avec modération, puis s’est initiée au « fitness ». À 45 ans, elle a enfilé son bikini et ses talons hauts pour ses premières compétitions.
Elle a été couronnée championne à quelques reprises. « Je ne fais pas les choses à moitié », lance cette femme déterminée.
Malgré un grave accident de moto en 2015, les professionnels de la santé ne craignent plus qu’elle devienne handicapée.
Mme Ste-marie rêve maintenant de remporter le rallye Roses des sables, qui l’amènera, en octobre 2018, à parcourir en solo le désert du Maroc.
Depuis peu, les candidates peuvent réaliser la course seules, à moto ou en quad. Leur départ a lieu à Errachidia, au Maroc, et non en France, comme c’est le cas pour les participantes en duo. Le défi est plus ardu pour celles qui font la traversée seules.
UNE GUERRIÈRE
Cette « guerrière » se prépare donc comme jamais. Elle doit recueillir l’argent et l’équipement pour vivre cette aventure, ainsi que développer les aptitudes pour relever le défi.
Elle aiguisera cet hiver son sens de l’orientation en ski de fond en se promenant avec une boussole.
Elle s’exercera en quad dès qu’elle connaîtra les modèles autorisés, mais ses compétences en mécanique pourraient gêner plusieurs hommes.
Côté physique, l’athlète s’hydrate encore plus qu’avant, car elle devra boire 12 à 15 litres d’eau par jour dans le désert.
Elle prend part, au studio Boomerang de Sherbrooke, à des séances de yoga chaud, à une température de 30 à 40 degrés Celsius, pour s’habituer à la chaleur.
Le système de suspension TRX met à l’épreuve sa force musculaire et son équilibre.
Comme elle travaille en tant qu’entraîneuse privée dans un gym, elle exerce son corps à temps plein.
Ces efforts lui permettent de garder la santé et, surtout, font la fierté de ses trois garçons, qui seront présents pour la féliciter à la fin de la course, à Marrakech.