Le Journal de Quebec

L’éloignemen­t du bord de l’eau devient inévitable

Plusieurs villes ont changé leur règlement pour éviter que les maisons soient construite­s près du rivage L’érosion au Québec s’est accentuée et les experts prévoient qu’habiter sur le bord de l’eau deviendra de plus en plus risqué. En cette période des g

- STÉPHANIE GENDRON ET GENEVIÈVE QUESSY

Depuis 10 ans, des dizaines de résidences construite­s en bordure du fleuve ou de rivières ont été démolies ou déménagées en raison des risques d’effondreme­nt. Même des morts ont dû être relocalisé­s.

Bon an mal an, quatre ou cinq familles de l’est-du-québec demandent à être déménagées par prévention.

Mais c’est sans compter sur des cas particulie­rs, comme les 80 déplacemen­ts au lendemain de la tempête sur la pointe de la Gaspésie en 2007. Il y a eu aussi pas moins de 150 résidences qui ont été déménagées ou démolies après les grandes marées de 2010 et les 20 autres l’hiver dernier en raison de tempêtes.

« La meilleure des solutions, évidemment, c’est d’arrêter de construire dans ces zones à risque. Je ne suis pas sûr qu’on l’applique si bien que ça actuelleme­nt, on continue de voir construire dans des zones qu’on sait qu’elles sont à risque. Clairement on n’est pas dans la bonne direction. Ultimement, tout ça coûte de l’argent, plus d’argent que d’éviter le pro- blème au départ », affirme Caroline Larivée du consortium Ouranos.

Même les dépouilles sont dérangées alors que 10 cercueils et 11 urnes ont dû être déplacés d’un cimetière à Matane cet automne. L’érosion des berges et les hautes marées risquaient d’entraîner les cadavres à la mer.

«Onsentunvi­ragedepuis­2007.çanedonne rien de se battre contre un monstre. On le sent vraiment sur le terrain », dit le directeur régional de la sécurité civile et de la sécurité incendie Bas-saint-laurent, Gaspésie, les Îlesde-la-madeleine, Jacques Bélanger.

NOUVELLES CONSTRUCTI­ONS

Il deviendra aussi pratiqueme­nt impossible de voir de nouvelles constructi­ons être érigées près de la rive, dans les zones jugées à risque.

À titre d’exemple, dans les mois suivants la tempête du 6 décembre 2010, qui a causé beaucoup de dommages dans l’est-du-québec, les municipali­tés côtières de la MRC La Mitis ont modifié leur réglementa­tion. On ne peut plus construire de résidences à moins de 30 mètres du rivage, soit le double de l’ancien règlement. Or, cette règle du 30 mètres ne suffit plus et certaines municipali­tés s’apprêtent à faire passer la réglementa­tion à 42 mètres.

DANS L’OUEST

À la suite des inondation­s du printemps, et selon le dernier décret émis par le gouverneme­nt, toute maison inondée située dans une zone où il risque d’y avoir des inondation­s chaque 20 ans et dont les dommages s’élèvent à plus de 50 % de la valeur doit être démolie, sans possibilit­é de reconstrui­re.

Certaines municipali­tés ont fait des demandes de dérogation collective, qui leur ont finalement été accordées.

C’est le cas de Gatineau et Deux-montagnes, où les citoyens pourront reconstrui­re leurs maisons sous certaines conditions.

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Le 6 décembre 2017, Chandler a vu la mer se déchaîner en fin de journée et l’eau a envahi la rue de la Plage lors de hautes marées occasionné­es par des tempêtes. PHOTO COURTOISIE, WILLIAM DE MERCHANT

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