Trump dément vouloir la tête du procureur spécial Mueller
Son équipe pointe du doigt des irrégularités dans l’enquête sur l’ingérence russe
WASHINGTON | (AFP) Donald Trump a assuré hier soir ne pas avoir l’intention de limoger le procureur spécial chargé de l’enquête sur une possible collusion entre ses proches et la Russie, hypothèse qui fait l’objet de spéculations récurrentes à Washington.
Depuis plusieurs semaines, l’entourage du président américain et certains élus républicains mettent en doute la crédibilité et l’impartialité de l’enquête de Robert Mueller, réclamant par ailleurs la fin d’une enquête qui, selon eux, n’aboutira de toute façon à rien.
M. Mueller a récemment inculpé plusieurs proches de M. Trump, parmi lesquels le général Michael Flynn, qui fut son conseiller à la sécurité nationale. Ce dernier a plaidé coupable d’avoir menti au FBI et a accepté de coopérer avec la justice.
Interrogé, à son retour à la Maison-blanche après un week-end à Camp David, pour savoir s’il avait l’intention de limoger M. Mueller, M. Trump, qui a abruptement limogé le patron du FBI James Comey en mai, a simplement répondu « non ».
Mais il a aussi mis tout son poids derrière des informations de son équipe selon lesquelles ce dernier aurait reçu illégalement des dizaines de milliers de courriels. « C’est triste de voir ça. Mes équipes étaient très remontées », a-t-il affirmé, martelant qu’il n’existait « aucune collusion ».
Dans une lettre adressée au Congrès, l’avocat Kory Langhofer affirme qu’une agence fédérale, la General Services Administration (GSA), a « illégalement transmis » des milliers de courriels aux enquêteurs. Le courrier laisse entendre que ces derniers ne disposaient pas du mandat nécessaire pour obtenir de tels documents.
Peter Carr, porte-parole du procureur spécial, a formellement contesté toute irrégularité, assurant que l’enquête était menée dans le strict respect de la loi.
LIGNE ROUGE
Eric Holder, ministre de la Justice sous Barack Obama, a lancé hier un appel à la mobilisation si le président américain prenait une décision intempestive dans ce dossier.
« LIGNE ROUGE ABSOLUE : le limogeage de Bob Mueller », a-t-il « tweeté ». « S’il est limogé ou son enquête entravée, il doit y avoir une mobilisation populaire de masse et pacifique », a-t-il poursuivi. « Le peuple américain doit être entendu. »