Crier victoire face à l’état islamique est prématuré
WASHINGTON | (AFP) Les déclarations de victoire dans la lutte contre le groupe État islamique sont prématurées, estiment des experts américains qui préviennent que l’organisation a entamé sa mue vers quelque chose de différent, mais de toujours dangereux.
Mise en déroute en Irak et en Syrie, où elle a perdu la quasi-totalité des terres de son « califat » autoproclamé, l’organisation a encaissé de terribles coups, mais a mis à exécution un plan de repli et de transformation préparé de longue date, assurent-ils.
DES DÉCENNIES
Pour le chercheur Bruce Hoffman, de la Georgetown University, « ISIS [acronyme en anglais de L’ÉI] va subsister, au moins dans un futur prévisible. Ils ont perdu 95 % de leur territoire, subi de lourdes défaites, mais ils l’avaient anticipé et ont mis en place une stratégie pour assurer leur survie et leur longévité ».
Des « soldats du califat » aguerris et dotés d’un sérieux bagage technique ont été exfiltrés d’irak et de Syrie avant que la nasse ne se referme sur eux, estiment les experts, et vont représenter dans les mois et les années qui viennent un formidable danger.
Dans le New York Times, Ernest Barajas Jr., un ancien démineur des Marines qui participe au nettoyage des zones libérées de L’ÉI, affirme que les artificiers du mouvement djihadiste « répandent désormais leur savoir dans le monde entier. Ils sont en Afrique, aux Philippines. Ce truc ne va pas cesser de croître ».