Le Journal de Quebec

L’été meurtrier

- MARC-ANDRÉ LEMIEUX

La deuxième saison de Cardinal a beau se dérouler l’été, les frissons que procure la série sont toujours aussi glacials. Re-bienvenue à Algonquin Bay pour une autre histoire de meurtres sordides.

Intitulée La saison des mouches noires, cette première suite conserve le ton des six premiers épisodes, présentés en janvier dernier à CTV et Super Écran. Des personnage­s loin d’être des livres ouverts, qui n’ouvrent la bouche que lorsque c’est nécessaire, une réalisatio­n sobre et léchée de Jeff Renfroe (qui succède à Podz), une interpréta­tion tout en finesse de Karine Vanasse et Billy Campbell ( The Killing), un rythme lent qui magnétise et, surtout, une intrigue fort efficace qui donne envie d’engloutir ce deuxième chapitre en une seule journée.

LA FORÊT VERTE

Dans La saison des mouches noires, on retrouve John Cardinal (Campbell) et Lise Delorme (Vanasse) quelques mois après leur première enquête. L’hiver enfin terminé, les détectives peuvent maintenant sortir du poste de police sans leurs éternels parkas.

Le thermostat ayant grimpé, le décor d’algonquin Bay, cette petite ville fictive du nord de l’ontario, a passableme­nt changé. Le blanc a fait place au vert. À défaut de paysages de plaines enneigées, on nous offre des rivières mugissante­s, un ciel ensoleillé et des forêts denses.

C’est moins pittoresqu­e, mais tout aussi anxiogène.

MÉMOIRE EFFACÉE

Inspirée d’un roman de Giles Blunt, La saison des mouches noires commence en trombe. Pourchassé­e en pleine nature, une jeune femme tente de semer son assaillant, mais en vain. Un coup de fusil retentit et elle s’écrase au sol.

Morte ? Non. Mal en point ? Oui. La balle ayant perforé son lobe temporal, tous ses souvenirs ont été effacés. L’enquête s’annonce compliquée.

RELATION COMPLEXE

On demeure fidèle à Cardinal pour plusieurs raisons. Son suspense latent, quasi insidieux, arrive certaineme­nt en tête de liste.

Mais on aime aussi voir évoluer la relation profession­nelle – et surtout personnell­e – entre John Cardinal et Lise Delorme. Dans cette deuxième saison, leurs rapports sont encore plus complexes. Le premier a repris avec sa femme après que cette dernière eut reçu son congé d’hôpital ; la seconde est nouvelleme­nt célibatair­e.

Au fil du temps, les deux agents ont développé des sentiments l’un pour l’autre. Leur connexion est indéniable, mais aucun d’entre eux n’ose se commettre. La tension est palpable en raison des non-dits, qui prennent toute la place.

La situation semble particuliè­rement insoutenab­le pour Delorme, qui demande même un transfert, le regard empreint de tristesse.

Comme ce fut le cas en début d’année, la suite de Cardinal sera diffusée simultaném­ent à CTV et Super Écran. La traduction, qui vient d’être réalisée à Montréal, passe d’ailleurs la rampe. On est très, très loin du doublage indigeste de Bad Blood ( Les liens du sang), une autre série canadienne-anglaise qui a été présentée en français au Québec cet automne.

On attend déjà la troisième saison (déjà tournée) avec impatience.

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