« J’ai remis plein de situations en question »
Karine Vanasse était également loin du Québec quand l’affaire Sylvain Archambault a éclaté cet automne. Visé par plusieurs allégations de harcèlement et d’inconduite, le réalisateur s’est retrouvé dans l’oeil du cyclone de dénonciations après Harvey Weinstein, Gilbert Rozon et compagnie.
Comme ses consoeurs et confrères, la comédienne s’est sentie interpellée par toute la conversation qui s’en est suivie.
« J’ai remis plein de situations en question, raconte-t-elle. Des situa- tions qui m’était peut-être apparue normales à l’époque, mais quand j’y repense aujourd’hui, je réalise que c’était loin de l’être. »
CULTURE DU SILENCE
À distance, Karine Vanasse s’est prononcée à quelques reprises durant cette période tumultueuse, partageant notamment sur Twitter les propos de Sara Forestier, Jennifer Lawrence et Sarah Polley. L’actrice se réjouit de voir s’effondrer une culture du silence imposée par plusieurs gens du milieu.
« Je suis contente qu’on revoie un système au complet, mais ça m’a attristée de voir le discours dériver vers quelque chose comme : “Si t’as assez de caractère comme actrice ou comme acteur, tu vas être capable de mettre ton pied à terre.” Je suis désolée, mais ce n’est pas comme ça que ça marche. Parler comme ça, ce n’est pas connaître la dynamique des relations au centre de tout ça. Ton travail, comme acteur, c’est de suivre un réalisateur après t’être toi-même mis dans un état de vulnérabilité. Tu as été formée pour ça. Comme Podz l’a écrit sur Twitter, la meilleure façon “d’entrer dans la tête d’un acteur”, ce n’est pas en l’humiliant ; c’est en le respectant. »