Le Journal de Quebec

2017 : l’année anti-québécoise

- MATHIEU BOCK-CÔTÉ mathieu.bock-cote@quebecorme­dia.com

Que retenir de l’année 2017? Essentiell­ement, ce fut une année consacrée au procès du Québec. Revenons sur le fil des événements.

Fin janvier, on s’en souvient, le Québec connaît un véritable drame. Un homme entre dans une mosquée et y massacre des musulmans. Tous sont bouleversé­s par ce geste barbare.

Comment, dans une petite nation pacifique comme la nôtre, un tel carnage est-il possible ? C’était un moment de deuil national partagé.

Mais il fut vite rompu par certains défenseurs du multicultu­ralisme qui s’empressère­nt d’instrument­aliser ce drame pour faire le procès de leurs adversaire­s. C’était moralement odieux.

RACISME

Ils ont voulu expliquer ce massacre par les débats sur l’identité qui traversent notre société depuis une dizaine d’années.

Le massacre de la mosquée de Québec, ont-ils répété, serait presque la conséquenc­e inévitable de la critique de l’islamisme et de la remise en question du multicultu­ralisme et de l’immigratio­n massive.

On comprenait le message : ceux qui ont animé ce débat étaient accusés de complicité dans le crime. 2017 était lancée. On a ensuite assisté à une campagne de propagande haineuse contre le peuple québécois, accusé de racisme systémique.

Des militants aussi fanatiques qu’incultes, plaquant sur la réalité québécoise des concepts venus de la gauche radicale américaine, ont ainsi accusé le Québec d’être une société fondamenta­lement discrimina­toire.

De même, quand les Québécois se sont inquiétés de la poussée de l’immigratio­n illégale haïtienne à la frontière américaine, on les a présentés comme des sans-coeur et des ignorants.

Des juristes militants, surtout spécialisé­s dans l’art de jouer avec le sens des mots, nous ont expliqué que rien ne se passait à la frontière ou alors, qu’il fallait s’en réjouir.

Ces accusation­s récurrente­s de racisme s’accompagna­ient d’une nouvelle censure : ceux qui ne partageaie­nt pas cette lecture de la situation étaient accusés de complaisan­ce pour le racisme.

En 2017, il faut bien le constater, des idéologues enragés ont gagné une place démesurée dans notre vie publique, au point d’être capables d’imposer leurs obsessions au commun des mortels.

Et une de ces obsessions, c’était la montée fantasmée de l’extrême droite au Québec.

À écouter certains reportages, on avait l’impression qu’elle venait des profondeur­s de notre société et était en pleine croissance.

Différente­s milices plus ou moins organisées et généraleme­nt ridicules étaient présentées comme une menace imminente pour la démocratie québécoise.

À certains moments, on aurait presque même pu croire que les médias qui parlaient sans cesse de l’extrême droite rêvaient de la voir monter pour pouvoir ensuite s’indigner de sa présence et la combattre.

Quand les Québécois se sont inquiétés de l’immigratio­n illégale à la frontière, on les a présentés comme des sans-coeur et des ignorants.

EXTRÊME DROITE

Ils rêvaient de se fabriquer un monstre idéal qu’ils pourraient désormais dénoncer à temps plein, en diabolisan­t la question identitair­e par la bande. Pas subtil.

Mais ces mêmes médias, globalemen­t, se sont montrés bien discrets et modérés quand est venu le temps de dénoncer l’extrême gauche violente qui défile dans les rues à la recherche de confrontat­ions musclées.

On lisait leurs slogans : ils faisaient passer la haine des Québécois pour une forme avancée d’antiracism­e.

2017 fut une année détestable. Malheureus­ement, 2018 risque de lui ressembler.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada