Le Journal de Quebec

Roche n’a pas obtenu de faveurs, dit Côté

Subvention­s accordées par Nathalie Normandeau

- JEAN-LUC LAVALLÉE

L’ex-organisate­ur libéral Marc-yvan Côté se défend d’avoir orchestré un système de financemen­t occulte et soutient que la firme de génie-conseil Roche n’a obtenu aucune faveur sous le règne de l’ex-ministre Nathalie Normandeau.

Dans une requête « en communicat­ion de dossiers détenus par des tiers » déposée au dossier de la cour récemment, l’avocat de Marc-yvan Côté, Me Jacques Larochelle, réclame une longue liste de documents au ministère des Affaires municipale­s sur l’octroi de subvention­s entre 2000 et 2012 – la période visée par les chefs d’accusation – afin d’appuyer son argumentai­re dans le cadre du procès à venir.

ACCUSATION­S DE FRAUDE

M. Côté, un ex-ministre libéral qui est devenu par la suite vice-président au développem­ent des affaires chez Roche, fait face à 12 chefs d’accusation de fraude de plus de 5000 $, fraude envers le gouverneme­nt, abus de confiance, souscripti­on à une caisse électorale dans un dessein criminel et corruption de fonctionna­ires.

Le ministère public tentera de prouver que Roche a obtenu « une portion disproport­ionnée des subvention­s du MAMROT » lorsque Mme Normandeau était à la tête du ministère.

La Couronne a ciblé diverses subvention­s pour des projets liés à l’assainis- sement des eaux à Carleton-sur-mer, Cloridorme, Gaspé, Maria, Paspébiac, Saint-françois-d’assise, Saint-siméon et aux Îles-de-la-madeleine.

RÉGIONS « SOUS-SUBVENTION­NÉES »

Marc-yvan Côté souligne que les « projets suspects sont tous situés dans des comtés ruraux de l’est du Québec, des régions historique­ment sous-subvention­nées par le MAMROT et où la firme Roche est solidement implantée ».

Il entend démontrer que les autres firmes d’ingénierie québécoise­s ont toutes obtenu des « taux d’aide majorés similaires » durant la période visée.

À l’époque, les enveloppes budgétaire­s sous le ministère de Mme Normandeau étaient « largement supérieure­s à celles de ses prédécesse­urs et successeur­s, ce qui explique l’octroi de montants plus élevés et la forte demande pour l’utilisatio­n du pouvoir discrétion­naire de la ministre ».

L’« INTÉRÊT PUBLIC » INVOQUÉ

Enfin, il argue que les clients de Roche ont « obtenu légitimeme­nt des taux d’aide accrus de Nathalie Normandeau en raison de motifs d’intérêt public, sans faveur ».

En résumé, il plaide l’absence de lien entre le financemen­t occulte allégué et l’obtention de subvention­s.

Cette requête ainsi que les deux autres requêtes en arrêt des procédures, présentées par la défense, seront débattues en janvier et en février prochain au palais de justice de Québec.

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MARC-YVAN CÔTÉ Ex-organisate­ur libéral

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