Les patients en santé mentale engorgent les urgences
Soignés plus longtemps que les autres et deux fois plus souvent sur une civière, les patients qui se présentent aux urgences avec des problèmes de santé mentale engorgent les hôpitaux, dévoile un rapport publié hier.
« C’est un signal d’alarme », soutient la porte-parole en santé du Parti québécois, Diane Lamarre, à propos du rapport de la commissaire à la santé et au bien-être, Anne Robitaille. Il révèle que lors d’une visite à l’urgence, un patient en santé mentale y restera en moyenne 12,5 heures. C’est 3,8heures de plus que les visites à l’urgence pour un problème de santé physique.
21 HEURES
Le séjour peut même durer près de 21 heures pour des troubles graves. Les problèmes de santé mentale comprennent la schizophrénie, l’anxiété et les tentatives de suicide, entre autres.
Les patients couchés sur civière à l’urgence en santé mentale sont aussi environ deux fois plus nombreux que pour les visites en santé physique.
« Une organisation plus ou moins efficiente de la première ligne en santé mentale a des répercussions importantes sur l’utilisation adéquate ou non des services d’urgence », écrit la commissaire.
Si le premier réflexe d’une personne en détresse est de se rendre aux urgences, il est vrai que des services de première ligne, soit dans la communauté, pourraient leur venir en aide, dit Mme Lamarre.
Car, toujours selon le rapport de la commissaire, un patient sur 10 en santé mentale est retourné au moins trois fois à l’urgence dans la même année.
Pire encore, poursuit Mme Lamarre, les malades attendent huit heures pour voir un psychiatre, et seulement 58 % des personnes avec un trouble grave sont hospitalisées.
PROBLÈME CONNU
« Les gens atteints d’un trouble grave de santé mentale sont reconnus par la littérature scientifique comme causant une importante consommation des services d’urgence et d’hospitalisation », écrit par courriel une porte-parole du Ministère de la Santé.
C’est pourquoi, poursuit-elle, les services en santé mentale ont été bonifiés de 26,5 millions $.
Le gouvernement a aussi récemment annoncé la création d’un programme public de psychothérapie.