Le Journal de Quebec

Les quêteux montés à cheval

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La Formule électrique aura laissé un bien mauvais souvenir à Montréal. Les partys à plus d’un million de dollars dont Le Journal a révélé l’ampleur hier viennent s’ajouter au goût amer de l’événement. Peu de gens vont pleurer après l’annulation imposée par la mairesse Valérie Plante.

Soyons clairs : ce sont les contribuab­les qui vont ramasser la facture du party. Lorsqu’un événement ne couvre même pas ses frais de base, on ne peut pas imaginer que les effluves de champagne seront financés à même ses profits. À la fin de l’exercice, la marge de crédit sera bien remplie, ce seront les contribuab­les montréalai­s qui auront l’honneur de tout éponger.

À travers diverses subvention­s, ce sont en réalité les contribuab­les de tout le Québec qui ont mis la main dans leur poche pour que quelques invités dits « prestigieu­x » mettent la main dans les buffets de luxe. Martin Coiteux peut bien se vanter aujourd’hui d’avoir limité sa subvention, démontrant sa « prudence ».

Jouer aux pachas dans un événement soutenu par les fonds publics... non merci !

LE CIRQUE DE LA F1

La Formule 1 nous a habitués à ses partys fastes ou le vin cher coule à flots et les belles tenues sont à l’honneur. Sauf que la Formule 1 représente un vrai happening qui attire l’argent. Chacun a le droit de détester ces démonstrat­ions exagérées de luxe ou ces étalements de richesse et de « glamour ». Cela peut vous dégoûter ou vous rendre jaloux… mais quand c’est payé avec du vrai argent, c’est autre chose.

La Formule 1 attire une clientèle internatio­nale, et cette semaine de vie des gens riches et célèbres laisse des retombées majeures dans l’économie du Québec. Les boutiques chics, les grands restos et les bijouterie­s passent généraleme­nt une semaine de rêve pendant le Grand Prix. Les hôtels sont pleins… de clients qui sont pleins. Les gros partys font partie de ce lot.

Dans le cas de la Formule E, il semble bien que les retombées soient essentiell­ement nulles. Très peu de clientèle extérieure, et même à la clientèle locale, il vaut mieux donner les billets puisque ceux-ci se vendent bien peu. Ce sont donc les fonds publics qui soutenaien­t artificiel­lement l’événement.

ATTENTION !

Lorsque votre activité tient debout uniquement grâce à l’argent des contribuab­les, comment pouvez-vous jouer au pacha dans les activités VIP et les soirées hollywoodi­ennes ? Des gens entièremen­t dépendants de l’état qui jouent aux bonzes à succès, voilà exactement ce que ma mère appelait des « quêteux montés à cheval ». Une expression québécoise fort imagée qui résume bien la situation.

Je sais que certains illusionni­stes croient dans la thèse voulant que « si tu te comportes comme un Big, les gens vont finir par te voir et de traiter comme un Big et tu vas devenir Big ». Heu… à ne pas essayer avec des fonds publics SVP.

Valérie Plante a mis fin à la récréation. Elle s’est montrée capable de prendre des décisions et capable de les présenter rationnell­ement à la population. Elle a gagné beaucoup de respect. Et évité une grande colère populaire.

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