Jérusalem, capitale de…
J’ai gardé un souvenir impérissable du guide marocain, de confession musulmane, qui nous avait accueillis à Meknès en nous saluant comme des frères par Abraham.
S’abstenant de gommer nos différences, il voyait surtout nos ressemblances issues des religions monothéistes comme sources de rassemblement. Ainsi, Jérusalem ne pourrait-elle pas être à la fois capitale de la Palestine et d’israël, transformée en havre de paix, et carrefour de l’islam, du judaïsme et de la chrétienté ?
TRUMP, LOUP SOLITAIRE
Faisant fi de la prudence diplomatique de ses prédécesseurs, qui se sont retenus de reconnaître Jérusalem comme capitale d’israël, le président américain a donné suite en décembre à une vieille résolution adoptée au Congrès dans les années 1990 et a procédé à cette reconnaissance. Les réactions négatives n’ont pas tardé à se faire entendre partout dans le monde et l’appel à une troisième intifada en territoire palestinien a été lancé.
Face à la montée des tensions, le Conseil de sécurité de L’ONU a adopté une résolution demandant de révoquer cette reconnaissance de Jérusalem comme capitale de l’état hébreu. L’ambassadrice américaine à L’ONU a exercé son droit de veto, croyant que son pays était le seul au monde à avoir raison, et a manifesté sa colère à l’égard des membres du Conseil qui ne la suivaient pas dans sa bêtise « trumpienne ».
INDÉPENDANCE CANADIENNE
Le premier ministre Justin Trudeau, qui reluque le Conseil de sécurité de L’ONU, a une occasion exceptionnelle pour prendre ses distances du voisin encombrant en joignant sa voix à celle des membres du Conseil de sécurité. Il pourrait afficher un leadership mondial en reconnaissant la dualité de Jérusalem et la nécessité d’en faire la capitale de deux États sous une forme à être précisée subséquemment.
Entre-temps, il est à espérer qu’il se retrouvera de puissants émissaires pour convaincre le loup solitaire de cesser d’exacerber le terrorisme.