Le nombre de proprios étrangers explose
Montréal ne ferme pas la porte à une taxe sur la spéculation immobilière étrangère
Pour contrer la hausse importante du nombre d’étrangers non résidents qui achètent des condos à Montréal, la nouvelle mairesse Valérie Plante est prête à discuter avec Québec de l’imposition comme à Vancouver d’une taxe sur la spéculation immobilière.
Le Bureau de la mairesse de Montréal a indiqué au Journal qu’elle veut que Québec lui donne le pouvoir d’imposer une taxe comme celle de Vancouver et de Toronto.
« Pour l’instant, on n’en est pas rendu à instaurer une telle taxe, mais on aimerait avoir le pouvoir de le faire », a confirmé son attaché Marc-andré Viau lorsque questionné au sujet des plus récentes données publiées hier par la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) sur les propriétaires non résidents au Canada.
En 2017, il y a eu deux fois plus de pro- priétaires non résidents au centre-ville de Montréal et à L’île-des-soeurs (7,6 %) qu’à Toronto (3,8 %). Pour la SCHL, un propriétaire non résident est une personne dont la résidence principale se trouve à l’extérieur du pays, sans égard de la nationalité.
CONDOS TRÈS POPULAIRES
Pour la région de Montréal dans son ensemble, la proportion est de 2,7 %. Au cours des 11 derniers mois se terminant en novembre 2017, 860 non-résidents ont acheté une propriété à Montréal. Plus de 72 % d’entre eux ont opté pour un condo.
À peine 10 % l’an dernier, les Chinois sont aujourd’hui 21 % des acheteurs étrangers dans la région de la métropole. La SCHL qualifie de « significative » l’augmentation du parc d’appartements en copropriété appartenant à des non-résidents qui est passée de 1,1 % en 2016, à 1,7 % en 2017.
« La maison en banlieue n’attire pas beaucoup d’acheteurs non résidents. Une bonne concentration se retrouve dans des condos au centre-ville de Montréal », note Francis Cortellino, chef analyste pour les centres urbains du Québec à la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL).
Pour la SCHL, la taxe de 15 % imposée aux acheteurs étrangers à Vancouver et à Toronto pour freiner la spéculation immobilière n’expliquerait toutefois qu’en partie l’intérêt des acheteurs étrangers pour le marché montréalais.
Paul Cardinal, directeur analyste du marché à la Fédération des chambres immobilières du Québec (FCIQ), affirme que ces taxes n’ont pas d’effet perceptible ici. « On ne peut pas prétendre que les acheteurs étrangers viennent faire gonfler les prix ici », observe-t-il.
« GROS REQUINS »
Unsal Ozdilek, directeur de programme en immobilier de L’UQAM, pense que ces chiffres doivent faire réfléchir. « Il y a des étrangers qui viennent investir avec de bonnes intentions, mais il y a aussi de gros requins qui viennent d’autres pays... », constate-t-il. Selon M. Ozdilek, la valeur des propriétés au Québec vient d’abord de la qualité des services publics payés par les contribuables… Il trouve donc normal que ceux qui en bénéficient en jouant avec son secteur immobilier redonnent à la communauté.
ACHETEURS LOUCHES
Rappelons par ailleurs que notre Bureau d’enquête a révélé que politiciens, hauts gradés et hommes d’affaires issus des régimes les plus corrompus d’afrique francophone sont d’importants investisseurs immobiliers au Québec.
Le Journal avait notamment comptabilisé pour plus de 30 M$ de propriétés entre les mains d’une quinzaine de personnalités aux relations troubles.