Une comédie intelligente
Le trip à trois s’avère un divertissement qui a de quoi faire sourire
Martin Matte et Mélissa Désormeaux-poulin nous offrent une bien agréable surprise pour ce temps des Fêtes… même si Le trip à trois n’est pas, de par son sujet, un film de Noël !
Après les très bons Bon Cop, Bad Cop 2 et De père en flic 2, voici que Le trip à trois rend aussi heureux.
Le mérite en revient à l’ensemble de l’équipe, chaque maillon de cette chaîne cinématographique s’agençant parfaitement avec le précédent et le suivant. On sent, dans le scénario de Benoit Pelletier, ajusté par Rafaële Germain et Caroline Allard, tout le soin apporté par le trio (décidément !) au réalisme des situations et à la justesse des dialogues.
Il revient au réalisateur Nicolas Monette – et il nous disait qu’il s’agissait là de sa plus grande fierté – d’avoir su choisir les bons acteurs et de s’être assuré de l’équilibre de leur jeu. Et enfin, les comédiens, Mélissa Désormeaux-poulin et Martin Matte en tête, s’assurent de livrer leurs répliques sans jamais tomber dans la vulgarité.
UN SUJET ÉPINEUX
C’est que le sujet était épineux et parsemé de pièges. Estelle (Mélissa Désormeaux-poulin) a 34 ans, est en couple avec Simon (Martin Matte) – ils sont parents de la préadolescente Lily (Romane Martins, un nom à retenir) – depuis 10 ans et trouve que leur vie sexuelle ne possède plus les charmes d’antan. Après avoir trouvé des vidéos pornos et un jouet sexuel dans les affaires de son chum, la trentenaire décide d’appliquer une thérapie de choc. Elle va, avec tout le soin qu’elle met à son travail d’analyste financière, organiser un trip à trois. Autour d’elle, un trio d’amies – Marie-josée (Bénédicte Décary), Myriam (Geneviève Schmidt) et Émilie (Anne-élisabeth Bossé) – qui va la conseiller (ou pas) et l’aider (ou pas)…
S’il s’agit à la fois d’une comédie romantique, dramatique, d’un film dit « féminin » et d’un « feel good movie », Le trip à trois s’impose aussi à d’autres titres. Tout d’abord, la manière dont le personnage de Simon échappe aux stéréotypes habituels. Terminés les clichés du gars irresponsable, assoiffé de sexe, en butte à sa femme, une « germaine » contrôlante et qui se sacrifie pour sa famille, portraits vus dans bien trop de prétendues comédies. Ici, tant Estelle que Simon, et c’est le deuxième élément frappant, sont amoureux l’un de l’autre. Pas de guerre des sexes : ils sont égaux, se parlent franchement et sont unis.
Et, si la fin pourra sembler simpliste et moralisatrice aux détracteurs, elle est au contraire parfaitement cohérente avec l’ensemble de ce long métrage de 91 minutes, une comédie intelligente dont on ressort le sourire aux lèvres.