MODIFIÉ POUR LE MIEUX
Ne vous fiez pas aux apparences. Le Jeep Wrangler est renouvelé d’un pare-chocs à l’autre pour 2018, et croyez-nous quand on vous dit que c’est pour le mieux.
Le Wrangler, c’est l’âme de Jeep. Sa raison d’exister. C’est aussi un véhicule qui, malgré une évolution pratiquement inexistante au cours des 10 dernières années, continuait de très bien faire au chapitre des ventes. En le renouvelant complètement, Jeep avait tout à perdre et très peu à gagner. Le pari était risqué.
Je vous vends le punch tout de suite. C’est réussi sur toute la ligne.
Sous un design à peu près identique à celui de l’ancienne génération, le Jeep Wrangler ne fait aucun compromis. C’est encore une machine de conduite hors route, construite d’abord et avant tout pour franchir n’importe quel sentier.
Sauf qu’en plus de ça, le Wrangler est désormais beaucoup plus vivable au quotidien grâce à l’adoption d’une multitude d’améliorations qui le rendent étonnamment civilisé. Tout ça en conservant un design qui rappelle inévitablement son ancêtre, le vieux Willys, construit pour l’armée américaine au début des années 40.
LE PRATIQUE AVANT L’ESTHÉTIQUE
Il faut être un fin observateur pour différencier le nouveau Wrangler de celui que Jeep nous présentait depuis une dizaine d’années. Pour un véhicule dont le lancement était tant attendu, disons qu’il y en a plusieurs qui sont restés sur leur faim. Et pourtant, il suffit de parcourir quelques kilomètres à bord du Wrangler 2018 pour comprendre l’ampleur des changements qui lui ont été apportés.
Réputé pour son côté rustique, le Wrangler surprend désormais par un comportement routier d’une civilité déconcertante. La direction n’a absolument rien à voir avec l’ancienne et vient faciliter l’utilisation du Wrangler au quotidien. Parce que c’est bien beau, aller jouer dans la boue, mais il faut aussi faire l’épicerie et aller chercher les enfants à la garderie.
Les vitres ont été élargies et permettent une visibilité encore meilleure qu’auparavant. On a aussi facilité un paquet de trucs qui rendent le Wrangler plus convivial. Retirer le toit et les portes, par exemple, n’a jamais été aussi commode. Et ceux qui en ont déjà possédé un savent à quel point cela pouvait être frustrant ! La version à quatre portes du Wrangler offre même désormais un toit rétractable électrique en option. Un vrai charme !
On peut aussi abaisser le pare-brise du nouveau Wrangler en retirant quatre boulons placés sous les pare-soleil. Pour effectuer la même tâche avec l’ancien modèle, il fallait retirer… 28 boulons !
À l’intérieur, Jeep dit bonjour au XXIE siècle en se débarrassant des indicateurs vieillots qui trônaient encore sur le tableau de bord du Wrangler. On propose désormais la dernière génération du système d’infodivertissement Uconnect, avec un écran tactile qui peut aller de 5 à 8,4 pouces, dépendamment de la version choisie.
Nettement plus raffiné qu’avant, le Wrangler demeure tout de même un véhicule fidèle à ses origines, avec les désagréments que ça peut occasionner. Le toit de toile rend la notion d’insonorisation à peu près inexistante et l’aérodynamisme, même s’il a légèrement été amélioré, demeure équivalent à celui d’une livre de beurre, avec les bruits de vent et la consommation élevée que ça implique.
UN TURBO SOUS LE CAPOT
Parlons-en, justement, de la consommation. C’est le nerf de la guerre dans l’industrie automobile, et même un véhicule aussi iconique n’y échappe pas.
Grâce à l’utilisation de matériaux légers comme l’aluminium et le magnésium, Jeep a réussi à obtenir une consommation de carburant améliorée d’environ 10 % par rapport à l’ancien Wrangler, tout ça en conservant le même moteur sous le capot.
Eh oui, le bon vieux V6 Pentastar de 3,6 litres demeure en poste, du haut de ses 285 chevaux. Il continue d’être jumelé de série à une boîte manuelle à six vitesses, mais une nouvelle transmission automatique à huit rapports remplace désormais la désuète boîte à 5 rapports.
Au V6 s’ajoute désormais un nouveau moteur à quatre cylindres de 2,0 litres turbocompressé qu’on offrira en option, jumelé à la transmission automatique. Oui, vous avez bien lu. Le moteur à quatre cylindres coûtera plus cher que le V6.
Avec un couple de 295 livres-pied, ce moteur réussit à tirer son épingle du jeu avec une surprenante nervosité. Le temps de réponse du turbo se fait un peu lent, mais quand il se réveille, le Wrangler nous montre une facette de sa personnalité qu’on ne connaissait pas jusqu’à présent ! Comme ses chiffres de consommation n’ont pas été rendus publics, il est toutefois difficile de dire s’il en vaut réellement la chandelle. Surtout que dans une vision à plus long terme, le V6 risque d’être plus endurant.
À cette offre de moteurs s’ajoutera un
V6 diesel de 3,0 litres en 2019, puis une version hybride rechargeable en 2020.
HORS DES SENTIERS BATTUS
Un essai routier du Jeep Wrangler ne serait pas complet sans un volet sur ses aptitudes hors route. Et encore là, le Wrangler ne déçoit pas.
Au volant d’un modèle Rubicon, cette version spécialement conçue pour les sentiers extrêmes, j’ai gravi des collines de roche si abruptes que je n’aurais jamais eu l’idée de m’y aventurer moi-même.
Avec un angle d’approche de 44 degrés, une garde au sol de 27,7 centimètres et la possibilité de barrer les deux différentiels, le Wrangler demeure encore une fois fidèle à ses origines. En fait, Jeep jure dur comme fer qu’il s’agit du véhicule le plus compétent de son histoire sur les sentiers non pavés.
UN PRIX QUI FAIT SOURCILLER
Vraiment, Jeep a réussi son pari avec le Jeep Wrangler. Et comme le modèle n’a à peu près pas de concurrent, on peut s’attendre à un succès commercial retentissant. Le hic, c’est que Jeep le sait peut-être un peu trop.
Avec l’avènement de cette nouvelle génération, le prix du Wrangler a été radicalement revu à la hausse. Pour la version de base à deux portes, on parle désormais d’une facture minimale de 33 945 $. L’ancienne génération du Wrangler, elle aussi commercialisée pour un dernier tour de piste en 2018, revient à exactement 6000 $ de moins.
Certes, l’équipement de série du Wrangler a été nettement amélioré et comprend désormais un écran tactile de 5 pouces, une caméra de recul et des roues de 17 pouces. Mais une hausse de 6000 $, c’est nettement exagéré.
Même son de cloche pour le Wrangler à quatre portes, où le prix de départ de 41 745 $ est plutôt difficile à avaler. Avec la version Rubicon, suffit d’ajouter une ou deux options pour dépasser le cap des 50 000 $. Ça commence à faire cher, pour un véhicule qui demeure somme toute assez rustique.
Il faut croire que ça se paie, une icône.