Trudeau ne fera pas de cadeau au chantier Davie
N’en déplaise aux 400 travailleurs du chantier Davie récemment mis à pied et aux centaines d’autres qui s’attendent à connaître le même sort sous peu, le premier ministre Justin Trudeau n’a pas l’intention de leur faire de cadeau pour Noël.
Le navire ravitailleur Asterix étant maintenant prêt à être livré à la Marine royale canadienne, tout porte à croire que la direction du chantier maritime de Lévis n’aura d’autre choix que de porter à 800 le nombre de travailleurs mis à pied.
Dans une entrevue exclusive accordée au chef d’antenne de TVA Nouvelles Pierre Bruneau, le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, a confirmé que son gouvernement ne veut pas de l’obelix, ce deuxième navire ravitailleur que proposait Davie à la Marine royale.
LA STRATÉGIE NE SERA PAS REVUE
« On ne va pas investir dans un deuxième bateau si on n’en a pas besoin pour nos Forces armées », a résumé M. Trudeau.
Malgré un refus déjà exprimé le mois dernier par le fédéral, la direction de Davie et les syndicats qui représentent ses travailleurs, notamment, continuaient de faire pression pour que la Défense nationale change son fusil d’épaule et accorde le contrat pour l’obelix.
Justin Trudeau refuse aussi de revoir la distribution des milliards de dollars en contrats accordés en 2011 aux chantiers Seaspan de Vancouver et Irving d’halifax.
« On ne va pas rouvrir la stratégie (nationale) de construction navale, ça, ça a été des décisions prises par un ancien gouvernement », a signalé M. Trudeau, en faisant référence à l’époque où le Canada était dirigé par les conservateurs de Stephen Harper, et le chantier Davie par une administration qui a été remplacée depuis.
Le ministre fédéral de la région de Québec, Jean-yves Duclos, a indiqué hier que cette stratégie représente « une contrainte sévère qui engage les activités du gouvernement canadien envers deux chantiers en particulier », soit ceux de Vancouver et de Halifax.
« NON-SENS », DIT LA CSN
Des travailleurs syndiqués et des représentants des fournisseurs se sont d’ailleurs invités à une conférence de presse à saveur économique de M. Duclos, hier, à Wendake, pour crier une fois de plus à l’injustice.
« C’est un non-sens. On est toujours en position de quémander, alors que ce n’est pas de la charité qu’on demande, ce n’est pas des cadeaux : on demande un traitement équitable », a déclaré Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec-chaudière-appalaches pour la CSN.