SENS DE L’ORGANISATION ET BELLE SIMPLICITÉ
Mike Sherman pense en fonction de la collectivité
Pour une surprise, l’embauche de Mike Sherman à titre d’entraîneur en chef des Alouettes en est toute une ! Mais ce n’est pas parce qu’il a connu de beaux succès à la barre des Packers de Green Bay, de la prestigieuse Ligue nationale de football, qu’il faut s’attendre au retour de la coupe Grey à Montréal l’an prochain. Sherman est très explicite quant à la somme de travail qui attend tout le monde chez les Alouettes. Il possède visiblement un bon sens de l’organisation en plus de démontrer une belle simplicité.
Durant son allocution de près d’une dizaine de minutes hier, on n’a pas senti chez lui ce sentiment de supériorité qui anime certains entraîneurs américains qui débarquent au Canada.
Il ne s’est pas affiché comme un vendeur, comme on l’avait vu avec Dan Hawkins, qui n’avait fait que cinq matchs avec les Alouettes en 2012.
C’est debout et sans notes écrites qu’il a entretenu les journalistes et une poignée d’abonnés de saison réunis dans un hôtel du centre-ville, hier matin. Son discours était captif.
Il n’a pas fait mention de ses cinq années à Green Bay, où il a occupé les doubles fonctions de directeur général et d’entraîneur en chef de cette célèbre organisation durant quatre ans.
Soulignons en passant que son pourcentage victorieux de ,663 (53-17) lui confère le deuxième rang dans l’histoire de cette équipe derrière le grand Vince Lombardi (fiche de 8929-4 pour une moyenne de ,754).
C’est en répondant à une question en rapport avec Brett Favre, qu’il a dirigé durant son association avec les Packers, qu’il a mentionné son nom.
Scherman n’a jamais parlé de luimême et de ses réalisations.
LA RECETTE DU SUCCÈS
Son discours était axé sur la marche qu’une organisation doit suivre pour arriver au succès. Il a cité les critères suivants : esprit d’équipe, goût de la victoire, horreur de la défaite, sens des responsabilités, passion, discipline et respect de la stratégie.
Rien de sorcier, comme il l’a dit luimême, mais des choses essentielles au succès d’une équipe.
Le 24e entraîneur de l’histoire des Alouettes amène une vaste expérience de 38 ans dans le coaching. En plus de travailler dans la NFL, il a oeuvré aux niveaux universitaire A&M et secondaire. Le football est sa passion. Une belle preuve est qu’il a dirigé l’équipe de l’école secondaire Nauset Regional, où il habite à Cape Cod, de 2015 jusqu’au mois de mai dernier.
« Certains se passionnent pour le golf, mais je ne joue pas au golf », explique-t-il en riant.
LES CONFRONTATIONS CANADIEN-BRUINS D’ANTAN
Originaire de la région de Boston, il ne manquait rien des confrontations Canadien-bruins dans sa jeunesse.
« Je n’étais pas le plus fanatique des
amateurs de hockey, mais ces matchs m’intéressaient grandement pour la grande rivalité qui opposait ces deux équipes, a-t-il raconté.
C’était à l’époque des Big Bad Bruins. Ils misaient sur les grandes vedettes qu’étaient Bobby Orr et Phil Esposito. Le Canadien comptait dans ses rangs Ken Dryden, qui m’a toujours fasciné, et Guy Lafleur.
Je ne peux pas dire que je détestais le Canadien, mais je n’aimais pas qu’ils battent les Bruins. C’est arrivé souvent dans les séries ! »
« Les deux organisations cherchaient continuellement l’excellence et je pense que cela a exercé une influence sur ma carrière d’entraîneur ».
HOMME DE FAMILLE
Sherman dit aimer les défis et trouver des solutions.
Dieu sait qu’il hérite d’un tas de problèmes avec les Alouettes. Or, il ne serait pas venu à Montréal sans l’assentiment de son épouse Karen avec qui il partage sa vie depuis 35 ans et qui lui a donné cinq enfants.
« Si elle avait dit non, un autre que moi serait ici devant vous, a-t-il indiqué.
Je compte beaucoup sur elle et je ne me vois pas vivre séparé d’elle. »
Il n’était jamais venu à Montréal avant d’y faire sa première visite il y a une dizaine de jours. En retournant chez lui, il a assuré sa femme qu’elle se plairait ici.
Le couple a été émerveillé par sa visite à la basilique Notre-dame et dans le Vieux-montréal mardi. Il devait se rendre au campus de l’université Mcgill après la conférence de presse d’hier avec leur fille Selena, qui pourrait faire ses études à Montréal.