4e TRIO JUSTE DE NOM
Nicolas Deslauriers, Byron Froese et Daniel Carr sont au coeur des succès de l’attaque
VANCOUVER | D’un point de vue réaliste, la production actuelle du quatrième trio du Canadien pourra difficilement perdurer. Mais pour l’instant, Nicolas Deslauriers, Byron Froese et Daniel Carr sont en train de faire en sorte qu’il devient difficile de démanteler une chimie qui opère étonnamment entre eux.
Le succès inattendu des trois larrons qui ont débuté la saison ensemble avec le Rocket de Laval était sur toutes les lèvres après la victoire de 7 à 5 face aux Canucks, mardi à Vancouver.
Au point où l’entraîneur-chef Claude Julien a senti le besoin de préciser dans son point de presse d’après-match que « de la façon dont ces gars-là jouent, ce n’est certainement pas un quatrième trio ».
Ce même trio, peu importe son rang ou son appellation dans la hiérarchie, n’en était pas à sa première contribution offensive à Vancouver. w
Froese a maintenant récolté cinq points à ses neuf derniers matchs, lui qui avait été rappelé du Rocket le 9 novembre. Deslauriers, avec trois buts et trois passes à ses sept derniers matchs, avait été promu le 16 novembre. Et le moteur insoupçonné de cette ligne d’attaque est vite devenu Carr, avec neuf points en huit matchs depuis son rappel, le 30 novembre.
« Byron et moi avons joué beaucoup ensemble à Laval et avec l’ajout de Nicolas, nos styles se complètent bien. Nous avons la même identité et jouons de la même façon. Ces gars-là travaillent tellement fort que ça devient facile de jouer avec eux.
« Personnellement, j’essaie de m’éloigner du stress. Quand je me mets à trop réfléchir, j’ai tendance à tenir mon bâton trop serré et à devenir un robot. Chacun fonctionne à sa façon et pour moi, c’est avant tout important d’être calme pour pouvoir m’amuser plus », a fait valoir Carr.
TOUJOURS DES PREUVES À FAIRE
L’instinct de survie bien affûté des trois compagnons, habitués à différents stades de leur carrière de faire la navette entre la Ligue américaine et le grand circuit, ne nuit certainement pas à leur productivité.
« On a juste joué une période et demie ensemble à Laval, mais on pense que ça nous a aidés. Comme joueur de quatrième trio, il faut tout le temps que tu te prouves. Chaque présence sur la glace doit être considérée comme une démonstration de ce que tu dois faire pour rester avec l’équipe et je pense que c’est ce qui nous a aidés dernièrement », a affirmé Deslauriers, qui a par ailleurs distribué 37 mises en échec à ses six derniers matchs.
INSÉPARABLES ?
La question est maintenant de savoir combien de temps cette complicité inespérée pourra perdurer.
« Quand tu joues au sein d’un quatrième trio, tu sais que les entraîneurs ont la mèche courte contre toi. Il faut toujours travailler fort. Les gars d’un quatrième trio sont toujours plus interchangeables. Nous voulons forcer la main pour ne pas que Claude [Julien] nous sépare », a poursuivi Deslauriers.
JULIEN SATISFAIT
Même si le retour imminent d’artturi Lehkonen amènera inévitablement des chambardements dans la formation, les trois patrouilleurs actuels du quatrième trio souhaitent devenir inséparables.
Pour sa part, Julien n’offrira jamais une telle garantie et sait pertinemment que les lignes d’attaque prennent la plupart du temps des airs de portes tournantes dans le monde du hockey.
Cela ne l’empêche certainement pas de reconnaître que Deslauriers, Froese et Carr sont en train de s’imposer. Et ce, même si leur route, avant leur éclosion, semblait leur offrir pignon sur rue à Laval plutôt qu’à Montréal.
« Des fois, c’est comme ça que ça commence. À un moment donné, tu montes certains joueurs et il y a des choses qui changent. Ces gars-là ont l’occasion de montrer leur valeur et ils nous forcent à les garder. C’est tout à leur honneur, ce qui se passe présentement. Ce sont eux qui travaillent de la façon qu’on leur demande et c’est un bon exemple à suivre », a concédé le patron.