Le Journal de Quebec

Pas nécessaire de se dénuder, disent des tatoueurs

- KATHRYNE LAMONTAGNE ALEXANDRE LAPERRIÈRE Tatoueur

Aucune personne ne devrait avoir à se dénuder pour un tatouage à proximité de la poitrine ou un perçage au mamelon, assurent au Journal des profession­nels.

« Ça fait 10 ans que je fais ça, je n’ai jamais vu une paire de seins. Et j’en ai tatoué des côtes et des entre-seins », tranche Roseline Lortie, propriétai­re du Atomik Tattoo. « On n’est pas là pour taponner, on n’est pas là pour regarder », renchérit Alexandre Laperrière, de La Suite Tattoo Club.

D’ordre général, les tatoueurs vont utiliser des draps, du ruban adhésif et même des bavettes dentaires pour cacher le corps des clientes.

Si ces dernières portent un haut de maillot de bain pour la séance, on leur fournira ce qu’il faut pour bien fixer le vêtement à la peau. « Les clients eux-mêmes vont dans la salle de bain pour les installer », poursuit Roseline Lortie.

À ses yeux, il est impensable d’imposer à une femme de se dénuder. « Ce n’est pas normal, plaide-t-elle. Tu n’es pas censée te retrouver nue. Tu n’es pas censée te sentir mal à l’aise. C’est sûr que quand tu ne le sais pas, tu peux faire confiance. Mais quand tu réalises que ce n’est pas comme ça que ça se fait, tu découvres avec horreur ce qui t’est arrivé. »

PAS DE CONTACT

Pour les perçages aux mamelons, les clientes peuvent garder leur chandail et le relever, ou, si elles sont plus à l’aise, se mettre torse nu, précise Pénélope Guérin. Elle assure n’avoir jamais eu à toucher un sein dans son travail.

« Je tiens mon tube, je tiens mon aiguille, je ne suis pas accotée nulle part et je fais mon perçage », résume la perceuse du Atomik Tattoo.

Au fil des ans, Alexandre Laperrière et Roseline Lortie affirment avoir entendu plusieurs histoires sur des pratiques douteuses dans leur domaine. Dans la foulée du mouvement #Moiaussi, Alexandre Laperrière a invité sur Facebook les clientes à sortir de l’ombre.

MISE EN DEMEURE

En aucun moment il n’a nommé Steve Savard, bien que son nom soit rapidement apparu dans les commentair­es. Steve Savard lui a fait parvenir une mise en demeure le sommant de retirer son message, ce qu’il a refusé de faire.

Atomik Tattoo, qui a publié sur sa page Facebook les bonnes pratiques du tatouage et du perçage, a aussi reçu une menace de poursuite de la part de Steve Savard, bien que l’entreprise ne l’ait jamais identifié. Atomik Tattoo a conservé le message de vigilance.

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