Le prix d’une vie
Quand un milliardaire refuse de payer une rançon pour sauver son petit-fils
L’histoire de ce film est vraie, de même que le fait que le grandpère du jeune, à l’époque l’homme le plus riche du monde, a refusé de payer la rançon !
Rome, juillet 1973. Le jeune Paul Getty, 16 ans, déambule dans les rues de la ville. Il parle à quelques prostituées avant de se faire accoster par les gens d’un minibus. Les hommes à l’intérieur ne sont pas ses amis. Après avoir vérifié son nom, ils le kidnappent.
Paul Getty n’est pas n’importe qui. C’est le petit-fils de J. Paul Getty (Christopher Plummer), l’homme le plus riche du monde. Il a fait sa fortune dans le pétrole et pèse, au bas mot, un milliard.
Or, la situation financière n’est pas la même pour Abigail (Michelle Williams), mère du jeune Paul, divorcée de John Paul Getty Jr. (Andrew Buchan). Son ex est devenu un drogué, elle est seule pour s’occuper de ses trois enfants, n’a pas un sou vaillant et elle a dû négocier la pension alimentaire avec le patriarche de la famille. Car J. Paul Getty est aussi radin qu’il est riche. Lorsqu’arrive la première demande de rançon — 17 millions $ — de la part des kidnappeurs, il refuse. Nettement et sèchement. De son côté, Paul est détenu dans la campagne italienne par une bande de voyous, parmi lesquels se trouve un certain Cinquanta (le français Romain Duris), dans des conditions peu agréables.
J. Paul Getty, qui croit d’abord à une tentative de son petit-fils de lui extorquer de l’argent, demande alors à Fletcher Chase (Mark Wahlberg), ancien espion et négociateur attitré de l’homme d’affaires, de régler la situation.
UN CERTAIN SUSPENSE
Sans entrer dans les détails, même si le dénouement de cette histoire vraie est connu de tous (Paul Getty est le père de Balthazar Getty, l’acteur), Ridley Scott parvient à générer un certain suspense, et ce au détriment d’une étude psycholo- gique fouillée du vieil homme. Car c’est lui — Christopher Plummer excelle dans le rôle — qui domine le long métrage, le scénario de David Scarpa, d’après l’ouvrage Painfully Rich : The Outrageous Fortunes and Misfortunes of the Heirs of J. Paul Getty de John Pearson, lui donnant, de loin, les meilleurs dialogues.
On regrettera l’éparpillement inutile du début de ce film de 133 minutes, lors desquelles le cinéaste effectue un peu trop de « flash-backs » au point qu’on a l’impression d’un remplissage, de la même manière que l’exagération de certains détails finit par se remarquer. Sans être extraordinaire, ce Tout l’argent du monde se laisse agréablement regarder.