Un homme fier de produire du cannabis pure laine
La province compte maintenant quatre producteurs québécois de pot
Un petit producteur québécois de cannabis nouvellement autorisé par Santé Canada souhaite développer des produits « bien de chez nous » en se démarquant des autres provinces.
Situé à Laval, Agri-médic ASP vient tout juste de recevoir son permis de Santé Canada, tout comme Vert Cannabis, localisé à Saint-lucien, près de Drummondville. Le nombre de producteurs de pot au Québec vient de doubler, passant de deux à quatre.
On compte toutefois beaucoup moins de producteurs que l’ontario, où il y a déjà 45 producteurs. La province peinera à répondre à la demande au moment de la légalisation, en juillet, croient plusieurs producteurs.
« Je trouve ça décevant que, dès le 1er juillet, 80 % des produits vendus ici vont venir des autres provinces, lance Stéphane Papineau, président d’agri-médic ASP. C’est important de développer chez nous. »
Pour avoir droit à ce permis, la route a été longue. Propriétaire d’un magasin hydroponique, le père de cinq enfants s’est lancé dans l’aventure en 2013. Son fils a depuis rejoint l’entreprise.
GROS INVESTISSEMENT
Il a acheté un local, trouvé deux employés qualifiés, acquis du matériel et rempli des centaines de documents pour Santé Canada.
De son propre aveu, M. Papineau a investi près d’un million et demi.
« J’ai des logements, des hypothèques, un magasin. Ma dernière ressource était l’héritage de mon grand-père. [Il] faut avoir les reins solides, il faut y croire. »
Depuis quelques mois, Santé Canada a accéléré son processus d’autorisation. Au Québec, en trois mois, trois nouvelles entreprises ont ainsi obtenu leur permis.
En plus d’agri-médic ASP on compte donc Hydropothecary à Gatineau, Aurora à Pointe-claire, et Vert Cannabis.
Ce dernier a été acheté par le géant cana- dien Canopy Growth, l’an dernier.
L’entreprise compte maintenant sept plantations à travers le Canada, ce qui en fait le plus grand producteur de cannabis au pays en terme de superficie.
« La plantation de Saint-lucien de 7000 pieds carrés sera une production artisanale à plus petite échelle », explique Adam Greenblatt, gestionnaire de la marque Canopy Growth au Québec.
PARTENARIAT
Canopy Growth a également annoncé cette semaine un partenariat avec Les Serres Bertrand, à Mirabel. Le producteur de tomates Stéphane Bertrand attend toujours son permis.
« C’est possible que, les premiers mois après la légalisation, le Québec doive s’approvisionner auprès des autres provinces, mais on pense être rapidement en mesure d’alimenter le marché », précise M. Greenblatt. Pour Agri-médic ASP, pas question de vendre à Canopy Growth. « On veut s’agrandir par nous-mêmes et travailler fort pour avoir notre permis de vente », conclut M. Papineau.