Vive le père Noël
L’histoire du père Noël est aussi crédible que toutes les histoires de personnages comme Cendrillon ou le Petit Chaperon rouge, fruits de l’imagination, qui permettent aux enfants non seulement de rêver, mais aussi de s’initier à la vie.
Certes, le père Noël est inspiré de saint Nicolas, dont la fête est toujours célébrée en Europe, mais on l’a débarrassé de son assistant traditionnel, le père Fouettard qui punissait les méchants enfants. Le père Noël, tel qu’on le connaît aujourd’hui, jovial, bedonnant, affable et gentil, est une création de Coca-cola qui l’a conçu en 1931 pour vendre la boisson gazeuse la plus populaire au monde.
En fait, l’histoire de ce bonhomme rouge et blanc, qui arrive du pôle Nord à bord d’un traîneau volant tiré par des rennes et qui descend par la cheminée des maisons, ravit les enfants.
Le père Noël redore l’image du grand-papa aimant et avenant et généreux.
IMAGE REDORÉE
Mais le père Noël redore aussi l’image du grand-papa avenant, aimant et généreux. Dans Le Journal mercredi, des pères Noël en chair et en os ont témoigné de leur expérience professionnelle au temps des Fêtes. On y apprend que des enfants qui leur rendent visite dans les centres commerciaux ne demandent pas que des jouets. Certains demandent au père Noël d’apporter la paix dans le monde alors que d’autres désirent que papa et maman reviennent vivre ensemble chez eux. Des personnes âgées vont aussi voir le père Noël à qui ils font part de leur solitude et de leur angoisse devant la mort.
S’en étonne-t-on au Québec alors que l’accès aux médecins est encore si problématique ? Et contrairement à ce qu’affirment tant d’adultes, les enfants ne s’adaptent pas à toutes les situations, ces derniers vivent douloureusement les divorces.
Mon mari anglais, né dans un milieu pauvre à Liverpool, a appris à cinq ans de la bouche de sa mère que le père Noël n’existait pas. Sa réaction est touchante. Il a alors éprouvé, ditil, un sentiment de reconnaissance plus intense à l’idée que ses parents s’étaient sacrifiés pour acheter à leurs trois enfants plusieurs cadeaux. Il n’y avait pas de sapin dans la maison, mais des guirlandes étaient accrochées aux murs et les cadeaux étaient déposés au pied du lit de chaque enfant.
SCEPTIQUE
Je n’ai personnellement pu croire au père Noël puisque vers deux ans mon père me disait qu’il n’existait pas. Mais ma mère et mes chères tantes m’assuraient qu’il mentait. J’ai toujours conservé un scepticisme de bon aloi, car il m’a menée à pratiquer un métier fait d’interrogations et de doutes.
J’aime l’idée du père Noël et de ce qu’il incarne. N’en déplaise aux révisionnistes d’aujourd’hui qui éclaboussent la culture patriarcale, qui entretiennent la confusion des rôles et qui déboulonnent les vieux mythes qui ont traversé l’histoire de l’humanité.
Méfions-nous donc des anti-pères Noël, ces démolisseurs de rêves qui au nom de la réalité brutale créent à leur tour de nouveaux mythes autour des morts-vivants et des extraterrestres maléfiques. Le père Noël est résistant à cet égard. C’est un gentil monsieur.
Joyeux Noël à tous !