Le Journal de Quebec

L’incertitud­e persiste toujours en Catalogne

Plusieurs élus sont toujours en prison ou en exil

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BARCELONE | (AFP) La victoire des indépendan­tistes en Catalogne, qui coïncide avec le succès d’un parti anti-sécession, prolonge l’incertitud­e économique et politique dans une région plus divisée que jamais, soulignent des analystes.

Les électeurs catalans ont accordé jeudi aux trois listes indépendan­tistes une majorité absolue en sièges au parlement régional, comme ils l’avaient fait en 2015.

Les électeurs indépendan­tistes n’ont pas été découragés par la fuite des sièges sociaux de plus de 3100 entreprise­s hors de Catalogne ni par le refus de l’union européenne d’intervenir dans le conflit.

En parallèle, le parti anti-sécession Ciudadanos est devenu, pour la première fois, la formation la plus votée dans la région (37 sièges sur 135), confirmant qu’une large part des Catalans veut rester en Espagne.

Ciudadanos a remporté le plus grand nombre de voix et de sièges, mais manque d’alliés pour former une coalition de gouverneme­nt. Il incombe donc de nouveau aux trois forces indépendan­tistes de tenter de former un gouverneme­nt en surmontant leurs différends, et les obstacles de l’exil et de la prison.

La liste emmenée par le président cata- lan destitué par Madrid, Carles Puigdemont, a devancé celle de son vice-président Oriol Junqueras avec 34 sièges contre 32. La CUP, d’extrême gauche, a remporté quatre sièges. Mais M. Puigdemont, exilé en Belgique pour échapper aux poursuites, serait arrêté s’il rentrait en Espagne.

M. Junqueras, lui, est en détention provisoire. Cinq autres indépendan­tistes élus jeudi sont également en prison ou en exil.

PUIGDEMONT, LE RETOUR ?

Les élus détenus pourraient être autorisés à participer à l’investitur­e au parlement, mais ils ne pourraient pas assister au quotidien aux sessions parlementa­ires, souligne le professeur de droit à l’université autonome de Barcelone Rafael Arenas.

Cela aggraverai­t le ressentime­nt de leurs militants, déjà indignés par le sort des « prisonnier­s politiques ». En d’autres termes, une stratégie de « confrontat­ion » et de « scandale », dit Arenas.

M. Puigdemont pourrait choisir de rester en Belgique, en renonçant à son poste et en endossant le costume de « président en exil ». Les élus détenus aussi pourraient céder leur siège et se faire remplacer par le suivant sur la liste, et un gouverneme­nt serait formé tant bien que mal, permettant de mettre fin à la tutelle de la région.

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PHOTO AFP Le président catalan destitué par Madrid, Carles Puigdemont (au micro), maintenant exilé en Belgique, a tenu une conférence de presse, hier, au lendemain de l’élection régionale catalane qui permet aux trois listes indépendan­tistes de reprendre le...

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