Le Journal de Quebec

L’atomisatio­n souveraini­ste

- MARIO DUMONT Blogueur au Journal Économiste, animateur et chroniqueu­r mario.dumont@quebecorme­dia.com @mariodumon­t

À l’heure des bilans de fin d’année, tous ceux qui se considèren­t comme souveraini­stes ou indépendan­tistes doivent prendre acte de la faiblesse de leur camp. Franchemen­t, il me semble qu’il faut être aveugle pour ne pas faire le lien entre cet affaibliss­ement dramatique et la division du mouvement.

Cette semaine, j’ai été à la fois estomaqué et amusé de voir une manchette affirmant que les dissidents d’option nationale se réfugient maintenant dans le Parti indépendan­tiste. Oui oui ! Un parti encore plus petit que le leur. Frustrés que leur minuscule parti se soit fusionné avec Québec solidaire, ils en ont trouvé un plus microscopi­que.

Ils en ont trouvé un dont personne ne connaît le chef, que les sondeurs ne peuvent pas tester parce qu’il est dans les limbes, inconnu du public. Inconnu même de la faune politique, je n’y connais personne. Par le nom, je me dis qu’ils doivent être indépendan­tistes… Déduction à la Sherlock Holmes !

ANNÉE DES DIVISIONS

Mais quel est donc ce réflexe de ceux qui veulent créer le plus grand mouvement populaire et fonder un pays de se diviser, de se rediviser et de se re-rediviser ? Lorsque dans une élection chaque souveraini­ste aura son propre parti, je vous annonce que le mouvement sera mort.

Surtout que dans un système électoral comme le nôtre, il n’y a que celui qui finit premier dans une circonscri­ption qui emporte le siège. Le reste, ce sont des statistiqu­es et des victoires morales.

Revoyons le film de l’année. Inquiet de la division du mouvement souveraini­ste, Jean-françois Lisée visait une sorte d’alliance avec Québec solidaire. Première fissure : l’offre finit en gifle de QS. Puis Option nationale songe à se saborder. Logique pour un parti qui ne représente même plus un demi d’un pour cent des votes.

Mais pas question de se joindre au PQ qui serait censé être le navire amiral. D’ailleurs, le fondateur D’ON, Jean-martin Aussant, était lui-même un démissionn­aire issu du PQ, cela aurait pu être naturel. Non, Option nationale se joint à ceux qui ont fait échouer la convergenc­e souveraini­ste, Québec solidaire. Allo ?

ET LE BLOC

Tout cela alors que les forces souveraini­stes sont déjà divisées entre Québec et Ottawa avec la présence du Bloc. À une époque, le Bloc québécois comptait plusieurs députés et les lois fédérales lui octroyaien­t beaucoup d’argent. Le Bloc représenta­it une contributi­on au mouvement souveraini­ste.

Aujourd’hui, le Bloc draine un peu d’argent des donateurs et d’heures de bénévolat. Et si des élections avaient lieu demain matin à Québec et à Ottawa, le Bloc et le PQ mangeraien­t tous les deux une volée. Ah ! Québec solidaire remportera­it peut-être un quatrième et même un cinquième siège et ces comiques essaieraie­nt de nous faire croire que grâce à eux l’indépendan­ce progresse.

Il serait facile de mettre le blâme sur Jean-françois Lisée. Si toutes les petites factions ne se rallient pas à la maison-mère, on peut crier au manque de leadership inspirant. Mais il y a quelque chose d’autre chez les souveraini­stes. Comme des réflexes individual­istes, obtus… ou suicidaire­s.

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Option nationale se joint à ceux qui ont fait échouer la convergenc­e souveraini­ste, Québec solidaire.

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