Washington va attendre avant de présenter son plan de paix
La tension demeure vive après la décision américaine sur Jérusalem
AFP | Attendre que l’orage passe. Les États-unis pensent rester un médiateur incontournable entre Israéliens et Palestiniens, mais ils se sont compliqué la tâche avec la décision de Donald Trump sur Jérusalem avant la présentation, d’ici le printemps, de leur plan de paix.
« C’est clairement un moment difficile », estime David Makovsky, du Washington Institute for Near East Policy. Mais, relativise l’ex-diplomate jadis impliqué dans le processus de paix, « il y a déjà eu des hauts et des bas avant cela » : « si j’avais gagné un dollar chaque fois que quelqu’un a dit “c’est fini, les Américains ont perdu leur rôle de médiateur”… ».
TOLLÉ
Le président américain a rompu, le 6 décembre, avec la position de ses pré- décesseurs et avec le consensus international en reconnaissant Jérusalem comme capitale d’israël.
Le tollé contre cette décision unilatérale est venu notamment de la plupart des alliés de Washington, de l’arabie saoudite à la Turquie en passant par la France et le Royaume-uni.
Selon les observateurs, Donald Trump s’est tiré une balle dans le pied. Car l’homme d’affaires se dit par ailleurs déterminé à relancer le processus de paix moribond entre Israéliens et Palestiniens.
SANS LES ÉTATS-UNIS
Or les Palestiniens ont fait savoir que Washington ne peut plus aspirer au rôle de médiateur. « Nous n’accepterons aucun plan de paix de la part des États-unis », a martelé hier leur président Mahmoud Abbas. Il a aussi refusé de rencontrer le vice-président américain Mike Pence lors de son voyage au Proche-orient, pré- vu cette semaine, mais opportunément repoussé à mi-janvier.
La condamnation de la décision américaine a culminé jeudi à L’ONU avec l’adoption d’une résolution contre la décision américaine. Un « revers cinglant », a dit l’ambassadeur palestinien à L’ONU, Riyad Mansour. Selon des sources diplomatiques, les Palestiniens espèrent que ce vote leur permettra de peser lors de la prochaine phase.
STRATÉGIE AMÉRICAINE
Car une fois la tempête passée, Washington compte bien reprendre l’initiative.
« Il faut maintenant se concentrer à nouveau sur notre intérêt stratégique », explique Dan Shapiro, ambassadeur en Israël sous l’administration de Barack Obama. « Quelle est la stratégie américaine pour mettre fin à ce conflit, parvenir à deux États ? », demande-t-il sur Twitter.